Entretien avec le Ministre Ouattara Gnonzié, Président du RPP : « Nous voulons qu’en 2020 on puisse compter avec le RPP»

Réalisé par Jean Levry – Afrique Matin.Net

Le 19 août 2017, le Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage  (RPP) tient son 2ème congrès ordinaire. En prélude à ces assises, le président intérimaire, le ministre Ouattara Gnonzié s’est confié à Afriquematin.net. Il ne voile pas les ambitions de son parti qui se prépare pour 2020. Entretien !

Le RPP s’apprête à aller à son 2ème congrès ordinaire le 19 août prochain. Pourquoi un congrès maintenant ?

Ce congrès s’impose à nous pour deux raisons essentielles. La première raison, c’est que le poste de président du parti est vacant depuis environ un et demi. Comme vous le savez, le père fondateur, le président Laurent Dona-Fologo est parti, et les textes disent lorsque le président est absent pour diverses raisons l’intérim est assuré par le secrétaire général. J’assure depuis lors l’intérim et il faut qu’un congrès se tienne pour confirmer le président intérimaire ou peut-être désigner un nouveau président. La deuxième raison, c’est que notre 2ème congrès ordinaire aurait du se tenir en 2014. Mais, en 2014 nous étions encore dans les difficultés liées à la crise postélectorale de 2010. Le congrès n’a pu se tenir si bien qu’il faut faire en sorte que cette année, nous puissions tenir le 2ème  congrès pour renouveler les instances du parti, notamment le poste de président et en même temps pour être dans la légalité conformément à nos textes.

Le thème du congrès « Un RPP fort pour une Côte d’Ivoire réconciliée et démocratique », n’est pas fortuit. Pouvez-vous nous éclairer sur les motivations de ce thème ?

Il y a trois notions fortes dans ce thème : un RPP fort, une Côte d’Ivoire réconciliée et une Côte d’Ivoire démocratique.

Un RPP fort, parce que je dois dire qu’avant la crise postélectorale en 2010, nous avions véritablement un rpp fort, c’est-à-dire un parti qui était fortement implanté presque sur l’ensemble du territoire. Nous avions plus de 3000 sections. Et après la crise, comme la plupart des partis politiques, nous avons eu des défections, des démissions, des gens qui ont été torturés, des gens qui ont été effrayés et qui sont de moins en moins mobilisés. Nous voulons donc remobiliser nos troupes pour retrouver le niveau de l’engagement et d’implantation que nous avions en 2010. Ensuite, nous voulons former nos militants de telle sorte qu’en 2020, nous puissions être un parti qui compte en Côte d’Ivoire et qui puisse prendre des décisions importantes concernant les élections de 2020. Nous voulons faire en sorte qu’en 2020 on puisse compter avec nous. Soit, nous sommes forts, nous avons un candidat mais si nous ne nous sentons pas suffisamment forts, il faut nous soyions un allié fort avec d’autres  partis politiques.

Une Côte d’Ivoire réconciliée : la réconciliation, nous pensons qu’elle reste à faire en Côte d’Ivoire. Depuis la rébellion de 2002 jusqu’à la crise postélectorale, nous pensons que la réconciliation n’a jamais été faite. Les gens font de beaux discours, chacun en parle mais elle n’a jamais une réalité. C’est vrai que des commissions ont été constituées mais les documents qui ont été élaborés par celles-ci n’ont jamais été rendus publique. Donc, la réconciliation reste à faire. Le train de la reconciliation est resté et il mettre le train en marche pour que la Côte d’Ivoire puisse se réconcilier.

Une Côte d’Ivoire démocratique : nous pensons que la démocratie a reculé en Côte d’Ivoire ces dernières années. Et il faut faire de sorte que la Côte d’Ivoire redevienne un grand parti democratique et que les citoyens puissent s’exprimer librement, que la liberté d’expression revienne et chaque citoyen puisse agir selon son bon vouloir, naturellement en respectant les lois de notre pays.

Combien de Congressistes attendez-vous et quel message avez-vous à lancer aux militants à la veille de ce congrès ?

Sont convoqués à un congrès des congressistes qui sont statutaires. Les congressistes sont indiqués par les statuts du parti. Au RPP, ce sont les secrétaires de sections et les représentants de comité de base, les coordinations régions, départementaux et communaux. Si tout ce monde est réuni, nous attendons au moins 2000 personnes à ce congrès.

L’appel que nous pouvons lancer aux militants, c’est que le congrès aura bel et bien lieu à la date indiquée c’est-à-dire le 19 août à la Bourse du travail à Treichville. Que les congressistes prennent toutes les dispositions pour être présents parce-que nous voulons faire un grand congrès. Nous allons prendre des décisions très importantes pour l’avenir de notre parti et naturellement aussi pour la Côte d’Ivoire. Nous souhaitons que chacun puisse faire l’effort nécessaire pour venir prendre part au débat et au congrès.

Quel est l’état de l’unité au sein du RPP à quelques du congrès quand on lit dans la presse que des jeunes se sont désolidariser de la direction du parti pour rejoindre la plate-forme Ensemble pour la démocratie ? Quelle est votre réaction sur ces bruits qu’on entend ça et là ?

Comme vous le dîtes, ce sont des bruits. Je pense qu’il y a des gens qui souhaitent  qu’on parle d’eux, qui veulent susciter des polémiques avec le RPP ou avec d’autres partis. Mais nous n’attendons pas faire des polémiques avec quiconque surtout quand il s’agit de choses qui ne sont pas des choses sérieuses. Ce que j’ai vu, ce ne sont pas des choses sérieuses. Il me semble que c’est quelqu’un qui se dit secrétaire général d’un mouvement de soutien au RPP. Quelqu’un qui d’un mouvement de soutien n’est pas du parti, il n’est pas membre. Ils ne sont pas militants du parti, ils n’ont leurs cartes du parti. Ils ont soutenu le parti à un moment donné, je ne sais pas combien ils sont. Maintenant qu’ils veulent partir, libre à eux de partir. Ils ne sont pas membres des instances du parti, je le savais mais j’ai regardé les statuts et ils n’y figurent pas. Nous leur souhaitons bon vent.