Les mois de juin et juillet sont sanctionnés par les examens scolaires à grand tirage.La question d’échec scolaire et de ses déterminations est devenue un problème social d’importance.Et pour cause les rendements scolaires sont en deçà de l’aspiration des élèves et parents alors que l’école aurait pour but de favoriser l’épanouissement de la personne.L’échec n’est cependant pas fortuit.Mais quelles seraient les disciplines à l’origine de ces nombreux échecs ?
LA LECTURE
Il est connu de tous aujourd’hui que bon nombre d’ivoiriens ne savent pas bien lire, qu’ils n’aiment pas lire.En fin d’année du cours préparatoire un quart des élèves ne réussissent pas à lire. Or la lecture est une condition indispensable à l’accès au savoir qui se transmet en grande partie par écrit.
Nous en convenons que l’enseignant de l’école primaire chargé de la classe du cours préparatoire doit aborder l’enseignement de la lecture avec sérieux, de courage et de compétence.Cette recommandation est d’autant plus importante que l’enseignant a en face de lui ,dans sa classe des enfants différents par leurs origines sociales ,leurs besoins, leurs aptitudes et attitudes et placés devant une même tâche:apprendre à lire avec des moyens différents. En Côte d’Ivoire la méthode de la lecture en vigueur est la méthode mixte qui se pratique de la manière suivante:Elle part de la découverte de la phrase clé à partir d’un besoin ou d’une situation dramatisée pour aboutir à un mot clé,ensuite à la syllabe et enfin à l’étude de la lettre. C’est la phase analytique. Elle repart de la lecture étudiée dans la première phase, elle se poursuit par la formation d’autres syllabes, d’autres mots et s’achève par la production d’une nouvelle phrase. C’est la phase synthétique.
Cette démarche pédagogique dont l’efficacité est reconnue est souvent décriée par les parents d’élèves qui ont connu la méthode syllabique.Il faut reconnaître que si cette méthode mixte est mal appliquée voire escamotée, elle peut produire de mauvais lecteurs .C’est pourquoi elle exige de l’enseignant un peu plus d’effort et de préparation,de recherche et de rigueur dans l’exploitation des différentes étapes de la méthodologie. Enfin retenons qu’il est difficile de pratiquer correctement la lecture sans mettre en jeu la totalité de nos fonctions sensorielles(vue, l’ouie, toucher…)intellectuelles et affectives.
L’ORTHOGRAPHE
De nos jours on relève des fautes d’orthographe parfois grossières dans les devoirs ou dans les copies d’examens et concours (Bac, Bepec, entrée en 6ème)des élèves des lycées et collèges et écoles primaires. En France,les conservateurs avaient souhaité préserver la tradition grammaticale et orthographique quand les réformistes proposaient de corriger seulement les anomalies les plus éclatantes. Il n’ y avait pas eu de terrain d’entente.Pendant ce temps la dictée en français (langue seconde après la langue maternelle) reste un « casse-tête » pour les élèves africains.Et pour cause des accords de participes passées complexes,de double consonnes souvent inexplicables, le pluriel de certains mots …demeurent difficilement accessibles aux petits africains de XXIIème siècle.
Pourtant nos aînés de l’école coloniale , de la génération d’avant l’indépendance et nous du lendemain des indépendances avons une connaissance parfaite de l’orthographe.
Comment expliquer la différence de compétence en orthographe entre les élèves d’hier et aujourd’hui? La réponse est à chercher du côté de l’enseignement de l’orthographe.Nous disons pour notre part que nos enseignants doivent dispenser avec rigueur l’enseignement de l’orthographe. Et à commencer par l’école primaire.En effet cette obligation relève de la carence de nos enfants.De l’importance de l’orthographe dans les examens et concours et même dans les lettres personnelles.
LES MATHEMATIQUES
Il faut démystifier les mathématiques.
La mathématique reste également la cause principales des échecs parce que hantise des élèves.Et pourtant elle demeure une discipline d’enseignements. D’où vient-il que la mathématique est difficilement accessible aux élèves? Son enseignement n’est pas adapté aux réalités socio-culturelles des groupes intéressés. A ce propos le Professeur Saliou Touré, président de la Société Mathématique de Côte d’Ivoire disait »Il n’existe pas donc un problème de mathématique propre à l’Afrique mais se pose le problème de rechercher les causes de l’échec dans l’enseignement des mathématiques afin de définir une pédagogie adaptée au contexte spécifique de chaque réalité nationale »