Côte d’Ivoire: A propos de Mme. Thérèse Houphouët-Boigny par Alexis Gnagno.

Hier, le président Gbagbo à Mme Thérèse Houphouët-Boigny : “ Revenez au pays. Venez rester au pays. On vous aime.”

Hier, Mme Thérèse Houphouët-Boigny : “ Gbagbo m’a fait revivre. “

Juin 2016, déclaration de Mme Thérèse Houphouët-Boigny à l’occasion d’une cérémonie qui lui était consacrée :  » J’ai foi en la capacité du PDCI à bâtir une nation forte. Je vous remercie tous d’avoir su perpétuer l’œuvre de mon époux.Je me réjouis de l’unité retrouvée de tous les enfants du RHDP qui nous permettra de réaliser notre ambition qui est le progrès pour tous et le bonheur pour chacun.”

Il suffisait donc de blablater, d’offrir une médaille pour récompenser une vie de militante du PDCI que les ivoiriens ne lui connaissent pas, et une Mercedès pour tout effacer !!! Les difficultés ont vraiment ce don-là de révéler la vraie personnalité des gens. Qui , en Côte d’Ivoire, pouvait imaginer qu’on puisse offrir même une Mercedès à Mme Thérèse Houphouet-Boigny ? C’est plutôt Madame Thérèse Houphouet-Boigny, celle qui vendait le riz aux ivoiriens, et son défunt président de mari qui offraient des choses, y compris des Mercedès aux autres, parce que leurs richesses n’avaient pas de limites et s’étendaient à celles du pays. Et les autres ivoiriens devaient se faire petits, de gré ou de force. On ne pouvait pas devenir riches en Côte d’Ivoire et le rester sans avoir fait allégeance au  » Bélier de Yamoussoukro « .

Mais voilà que le mari est mort en 1993 et qu’apparemment , il n’avait pas pris les dispositions nécessaires pour mettre sa femme à l’abri du besoin. Elle non plus, n’avait apparemment pas fait ce qu’il fallait pour assurer ses vieux jours, sans doute parce qu’avec l’immensité des richesses dont ils disposaient, elle ne se faisait aucun souci pour l’avenir. Mais, par un concours de circonstances, les conséquences de la vie de cigale l’ont rattrapée au point de la menacer dans sa dignité de femme.

“ Quand elle se présente à la banque suisse ( où était domicilié le compte de son mari) après les funérailles de son mari, elle se voit signifier qu’elle est arrivée trop tard et que sa belle-fille a déjà tout raclé. Son mari n’avait pas laissé de testament et le reste des biens connus ont été accaparés par les autres ayant-droits qui ont fait valoir  » un legs verbal  » avec le soutien du président de la république de l’époque Henri Konan Bédié.’ peut-on lire dans un numéro du journal Français Le monde à propos de cette affaire.

Henri Konan Bédié avec qui elle restera brouillée de 1994 à 1999, année du renversement de ce dernier par un coup d’état, est donc l’homme qui a permis que Thérèse Houphouet-Boigny soit obligée de se contenter de  » 1700 euros mensuel que lui donne l’assemblée nationale . » Une misère au regard de la vie fastueuse qui a été la sienne.

Malmenée donc par Henri Konan Bédié qui a succédé à son mari, c’est grâce à la générosité du président Gbagbo que sa dignité a été préservée et qu’elle a retrouvé de la visibilité dans le pays. Quand Bédié boude la flamme de la Paix le 30 juillet 2007 à Bouaké, Thérese est là sans doute pour soutenir celui à propos de qui elle dira :  » Je revis grâce à Gbagbo « . Il est vrai que le président Gbagbo était prêt à tout pour que celle qui a partagé la vie du premier président de la république de Côte d’Ivoire ne soit pas dans la nécessité car elle avait joué et perdu au casino sa maison que le président Gbagbo lui fera restituer en lui disant  » ton prix est mon prix. »

Lors de la cérémonie de la paix à Yamoussoukro, elle fait partie des invités de Laurent Gbagbo qui la remercie publiquement de sa présence. Nous sommes maintenant ici en avril 2010, donc un an avant le renversement du président Gbagbo par la France, et je vous donne à lire, en guise de conclusion, cet extrait d’un article de Armand B. DEPEYLA du journal Soir Info du mercredi 28 avril 2010.

[ » Mme la Première dame Thérèse Houphouët, je vous salue « , dira-t-il, avant d`expliquer que sa présence a apporté à la cérémonie, non seulement sa personne, mais aussi et surtout le nom de Feu Houphouët-Boigny.  » L`artiste Alpha Blondy a chanté. Mais moi je vais vous demander le contraire. Revenez au pays. Venez rester au pays. On vous aime. Les Ivoiriens sont comme ça, nous sommes comme ça. On aime critiquer. Les Ivoiriens sont un peu comme les petits Français. Ils critiquent, ils critiquent. Mais au fond, on vous aime. Revenez « , a-t-il dit à l`ex-Première dame, à qui il n`a pas manqué de rappeler ses œuvres pour la Côte d`Ivoire à travers sa structure caritative « N`Daya ».

Peu après cette date, Thérèse Houphouët-Boigny s’est installée en Côte d`Ivoire. Dans sa maison de la Riviera où la vie a repris… Signalons qu`elle s’était brouillée, entre 1994 et 1999, avec le président Henri Konan Bédié, au sujet des biens immobiliers de Félix Houphouët-Boigny. Il s`agit, notamment de l`hôtel particulier sis rue Masseran à Paris, les appartements à New York, Londres, France et les propriétés aux Bahamas ainsi que des villas en Côte d` Ivoire, de Félix Houphouët-Boigny, sur lesquels il avait mis la main, au nom de l`Etat de Côte d`Ivoire. Les enfants d`Houphouët, en particulier, Hélène Houphouët-Boigny, avaient crié  » à un détournement de biens privés « .

Signalons que le 28 juin 2008, sur décision de l`Etat de Côte d`Ivoire, une  » collection privée  » du premier président ivoirien a été vendue aux enchères à Paris.”]

IL SERAIT BON QU’EN CÔTE D’IVOIRE, LES GENS SE SOUVIENNENT DU BIEN QU’ON LEUR A FAIT.

Par Alexis Gnagno