Solidarité Pour Laurent Gbagbo: « la conscience de la nécessité de bâtir des relations de bon voisinage aurait dû habiter le Président Kaboré »

LE PRÉSIDENT KABORE SE ‘’DÉMOBILISE’’: LE MOUVEMENT ‘’SOLIDARITE POUR LAURENT GBAGBO ‘’ PROTESTE CONTRE LA SORTIE MALVEILLANTE  DE CHRISTIAN KABORE SUR LA LIBÉRATION DU PRÉSIDENT LAURENT GBAGBO

Dans sa parution n°2045 du 19 Mai 2017, le Quotidien d’Abidjan a repris une information de l’hebdomadaire Jeune Afrique N° 2940 du 14 au 20 Mai 2017 publiée dans sa rubrique ‘’Confidentiel’’ en page 8. Selon cette information, le président burkinabè Kaboré s’est désolidarisé de ses pairs africains engagés dans une campagne pour la libération de LAURENT GBAGBO injustement détenu à la HAYE et en procès depuis le 28 Janvier 2016.

A propos de la position du Président Kaboré, l’émissaire de celui-ci l’a justifiée par une réaction psychologique liée au mauvais traitement que ses compatriotes auraient subi sous le régime LAURENT GBAGBO : « vu la façon dont les burkinabè de Côte D’Ivoire ont été traités par le régime Gbagbo, vous n’imaginez pas le président Kaboré demander sa libération ! ».

Au regard de ce ton pour le moins inattendu dans un contexte où se développe un immense courant de solidarité pour Laurent Gbagbo, le mouvement ‘’SOLIDARITE POUR LAURENT GBAGBO’’ tient à marquer sa grande surprise sur la base d’éléments factuels et de considérations ci-après.

 Peut-être la mémoire du citoyen burkinabè Kaboré est-elle devenue infidèle depuis qu’il se trouve dans les fonctions de Président de la République. « SOLIDARITE POUR LAURENT GBAGBO » rappelle en effet que la Carte de séjour instaurée en Côte d’Ivoire et imposée aux ressortissants de la CEDEAO n’est ni une initiative ni une décision de Laurent Gbagbo, mais du Chef d’Etat ivoirien actuel, alors premier Ministre du Président Félix Houphouët-Boigny.

Mieux, c’est Laurent Gbagbo, devenu Président de la République, qui a mis fin à cette décision administrative ségrégationniste. Or, d’un point de vue statistique, la colonie burkinabè vivant en Côte d’Ivoire (plus de 4 millions selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 1998) est de loin la plus importante de toutes les colonies de la CEDEAO présentes sur le sol ivoirien.  Sur cette base, il ne fait aucun doute que les ressortissants burkinabè vivant en Côte d’Ivoire ont été, hier, les plus grands bénéficiaires de cette mesure politico-sociale et humanitaire prise par Laurent Gbagbo, et ils le sont encore aujourd’hui, avec reconnaissance au Président Laurent Gbagbo.

Mieux encore ; parce que le Président Laurent Gbagbo cultive une approche pragmatique de l’intégration africaine et de la solidarité entre les peuples africains, il a apporté son assistance financière au peuple frère burkinabè sinistré suite à la terrible inondation de (septembre 2009, à hauteur de 500 Millions de FCFA. A l’époque de cette manifestation grandeur nature de solidarité inter-africaine de Laurent Gbagbo, l’actuel Président burkinabè qui milite pour le maintien en détention de Laurent GBAGBO était Ministre sous Blaise Compaoré. Le citoyen qu’il est peut affecter d’être indigent en reconnaissance et gratitude vis-à-vis de Laurent Gbagbo et la Côte d’Ivoire, mais le Président Kaboré doit éviter de se servir du peuple burkinabè pour livrer des combats personnels d’arrière-garde.

Certes, le Burkina Faso a servi de base arrière à la rébellion qui a déstabilisé la Côte d’Ivoire et, partant, les économies des pays de la sous-région depuis 2002 jusqu’à ce jour. Mais il est de notoriété publique aujourd’hui que cette sombre phase de l’histoire de la Côte d’Ivoire et du Burkina ne se serait jamais produite sans la volonté du système politico-financier dominant fidèle à sa stratégie du « diviser pour régner durablement ». Avec des individus comme le Président Kaboré servant de porte-glaive et qui campent encore sur des opinions fabriquées à dessein et entretenues par des médias du mensonge contre des leaders nationalistes africains comme Laurent GBAGBO, cette oligarchie financière prédatrice et criminelle peut encore prospérer.

Sauf que, fort heureusement, ces opinions de l’extérieur sur Laurent Gbagbo sont en train de changer, les regards aussi, et ce, au grand désarroi de ces petits sous-préfets abonnés à la génuflexion encore en exercice dans le tiers-Monde. Les dépositions des témoins à charge devenus eux-mêmes soit témoins à décharge soit témoins hostiles à l’accusation, sont en train d’administrer la preuve au monde entier que Laurent GBAGBO n’est qu’une victime de l’ostracisme du système politico-financier dominant pour lequel il représente une menace. Tel est le seul enseignement à tirer de ce qu’à la déposition du 44ème témoin d’accusation depuis l’ouverture du procès de Laurent Gbagbo en janvier 2016, Bensouda et ses complices internationaux ne parviennent toujours pas à trouver les bases légales du fameux plan commun.

Pour « SOLIDARITE POUR LAURENT GBAGBO », malgré ou à cause des aléas douloureux de l’histoire récente entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, la conscience de la nécessité de bâtir des relations de bon voisinage aurait dû habiter le Président Kaboré et l’amener à faire preuve de retenue et de circonspection en faisant l’économie de propos contre productifs pour l’avenir des peuples ivoirien et burkinabè.

C’est le lieu de saluer la maturité de nos frères burkinabè vivant en Côte d’Ivoire qui ne se reconnaissent pas dans les propos de leur Président. Comment aurait-il pu en être autrement quand on sait que dans le cadre d’une pétition internationale, des milliers de Burkinabè se sont joints à plus de 26 Millions de personnes à travers le monde pour exiger la libération du Président Laurent Gbagbo ?  On sait également que des chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des responsables d’organisations internationales humanitaires, de paix et de justice s’activent tous les jours avec leurs méthodes propres pour accompagner cette action et la faire aboutir.

Sur la base de ce qui précède, le mouvement ‘’SOLIDARITE POUR LAURENT GBAGBO’’ demande humblement au Président Kaboré de faire preuve de discernement éthique, afin que demain les peuples ivoirien et burkinabè poursuivent dans la confiance mutuelle l’œuvre d’intégration africaine, de développement de la démocratie et de la souveraineté de nos Etats.

                                                               Fait à Abidjan le 24 mai 2017

                                                        Mouvement   SOLIDARITE POUR LAURENT GBAGBO

                      Maurice LOHOURIGNON