Burkina, le général Diendéré se dit prêt à se «défendre»

Le sommet consacré à la situation de crise au Burkina Faso s’est terminé à Abuja ce mardi dans la soirée. Les chefs d’Etat de la sous-région ont demandé au RSP de déposer les armes et souhaitent que le président de la transition, Michel Kafando, soit reconduit dans ses fonctions. Un principe accepté par le chef des putschistes, Gilbert Diendéré. Une délégation de chefs d’Etat va être envoyée à Ouagadougou dès ce mercredi pour poursuivre les discussions. Retour sur cette journée charnière.

21h57 : Le général putschiste Gilbert Diendéré a affirmé ce mardi dans la soirée que le président de la transition Michel Kafando sera « remis en selle » ce mercredi. « Kafando, c’est déjà acté, a-t-il déclaré. Les chefs d’Etat [de la Cédéao] arrivent demain pour le remettre en selle. Théoriquement c’est moi qui vais les accueillir demain, et Kafando les raccompagnera après. »

Le chef du RSP a par ailleurs ajouté qu’il se conformerait à la décision de la Cédéao. « La Cédéao a décidé qu’on soit cantonné. Ca veut dire le retour de tous nos hommes qui sont dehors en caserne et de remettre l’armement dans les magasins. C’est une décision de la Cédéao, on n’y peut rien. » Il a par ailleurs précisé que « les autres [l’armée loyaliste] qui sont venus de l’intérieur du pays doivent reculer de 50 km. »

Cette position confirme donc l’accord que viennent de conclure les forces loyalistes et putschistes pour éviter un affrontement. Cet accord est intervenu aux alentours de 22 heures ce mardi soir à Ouagadougou entre les forces loyalistes et les hommes du RSP. Cet accord d’apaisement prévoit que le RSP restera cantonné dans sa caserne tandis que les forces loyalistes reculeront d’une cinquantaine de kilomètres de la capitale. L’accord a été signé solennellement devant le Mogho Naba, le roi des Mossis et autorité morale au Burkina Faso. Il a été signé par le commandant Abdoulaziz Korogho, chef de corps par intérim du RSP et quatre officiers envoyé par l’état-major. Les forces loyalistes qui souhaitaient désarmer le RSP devront donc se contenter d’un cantonnement du régiment de Gilbert Diendéré.

Les chefs d’état de la Cédéao sont attendus ce mercredi matin dans la capitale burkinabè pour une deuxième mission de médiation.

19h10 : Dans sa déclaration de clôture, Macky Sall a annoncé que la Cédéao avait décidé de dépêcher dès ce mercredi 23 septembre « un haut comité de chefs d’Etat placé sous [sa]présidence, pour procéder à la réinstallation du président de la transition […] Michel Kafando dans ses fonctions de président de la transition et de président du Faso.» De même, a-t-il ajouté, « nous enverrons une équipe de formateurs militaires et humanitaires pour faciliter le dialogue entre frères d’armes burkinabè.» Il a enfin appelé à « un dialogue politique inclusif pour parvenir à des solutions consensuelles autour des points de l’accord de sortie de crise proposé par la médiation. »

19h05 : Premières conclusions du sommet d’Abuja: la transition burkinabè est remise en route. Michel Kafando doit retrouver son poste de président. Rien n’a été dit sur Isaac Zida. Le sommet a décidé de dépêcher, ce mercredi 23 septembre, un haut comité des chefs d’Etat (Ghana, Togo, Nigeria, Bénin) pour aller à Ouagadougou et porter le message de la Cédéao et poursuivre les discussions. Le sommet demande au RSP de déposer les armes, et à l’armée régulière de s’abstenir de toute action qui compromettrait la paix.

Concernant les points qui fâchent, et notamment le retour des hommes politiques exclus, ceux de l’ancienne majorité de Compaoré, la Cédéao appelle tous les partis politiques à dialoguer. La Cédéao reste donc sur sa volonté d’avoir une élection présidentielle avec tous les partis politiques. Sur l’amnistie des putschistes, on entend dans l’appel à éviter tout conflit armé, que cette possibilité est toujours d’actualité. La Cédéao appelle enfin l’Union africaine à lever toutes les sanctions contre le Burkina Faso.

19h00 : Selon le directeur de cabinet du lieutenant-colonel Zida, ce dernier se porte bien, même s’il est échaudé moralement. Il appelle tous les burkinabè à revenir à « une vie constitutionnelle normale » et « à privilégier la nation plutôt que les individus ». « Son vœu le plus cher est que le sang d’aucun burkinabè ne soit versé. » Dans une déclaration,  tout en s’inclinant sur la mémoire des personnes décédées au cours des récentes manifestations, Isaac Zida félicite le peuple pour sa « lutte farouche pour la liberté, la paix et la démocratie, à laquelle les Burkinabè ont été contraints » Isaac Zida lance un appel à ses « frères d’armes » du RSP à « revenir dans les rangs du peuple », car « le chemin que vous avez emprunté est mauvais. ».

rfi

18h32 : Les forces loyalistes font savoir qu’elles ont les moyens d’attaquer les putschistes du RSP (communiqué)