Fronde sociale : Les vieux démons sont de retour en Côte d’Ivoire
Par christ Zorro Afriquematin.net
Les manifestations sociales se suivent à n’en plus finir. Après la mutinerie récente des militaires qui réclamaient leurs primes de guerre, c’est au tour des souscripteurs des entreprises d’agrobusiness et des coopératives de cacao de manifester leur colère. Le mécontentement se généralise et les signes d’une accalmie ne se font guère voir à l’horizon.
Le 07 février 2017, dans la petite localité d’adiaké située au sud-est de la Côte d’Ivoire, des militaires des forces d’élites de l’armée ivoirienne tiraient en l’air en guise de protestation contre le retard dans le paiement de leur dû. Ce qui à l’origine était une revendication corporatiste isolée s’est avéré un problème national du fait de la perturbation de la quiétude des populations sur toute l’étendu du territoire national. Malgré le calme intervenu après les démarches des autorités, le mal était déjà fait et les soldats continuent de pâtir de cette image.
Ce samedi 18 février 2017, quelques centaines de personnes qui ont répondu à l’appel des responsables de différentes sociétés d’agrobusiness autour de l’hypermarché ‘’SOCOCE’’ ont été prises à parti par les forces de police venu mettre fin à ce rassemblement interdit la veilles per les autorités. Cet épisode, qui n’est que le prolongement du bras de fer d’entre le gouvernement et lesdites sociétés ne peut qu’à la longue jeter le pavé dans les relations d’entre ces souscripteurs venus d’horizon disparates et les autorités gouvernementales qui se retrouvent une fois de plus au banc des accusés de ceux qui empêchent les populations de faire fructifier leurs gains.
En novembre 2016, avec la chute du prix du cacao sur le marché mondial, la Côte d’Ivoire a depuis suspendu ses ventes, occasionnant ainsi un engorgement du produit dans les coopératives et par suite la colère des producteurs. Après avoir fixé le kg de cacao au prix de 1100fcfa, le gouvernement n’a aujourd’hui pas les moyens, avec la baisse du cours de la tonne à l’international, de compenser la différence aux producteurs. Résultat : les autorités se retrouvent dans la ligne de mire des producteurs et autres professionnels qui vivent du négoce du cacao.
Ce lundi 20 février 2017, la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (F.E.S.C.I) projette des manifestations sur toute l’étendue du territoire pour exiger la libération des élèves arrêtés et incarcérés à Toumodi et à Abidjan. Une fois de plus, le gouvernement se retrouve sur des braises avec la perturbation évidente du calendrier scolaire suite aux sauts d’humeurs des leaders de cette fédération.
Enfin, pendant que la date butoir de l’ultimatum des syndicats de la fonction publique et de l’enseignement arrive à grand pas à échéance sans aucune visibilité de prise réelle en compte des attentes de ceux-ci, rien ne présage d’une accalmie sociale à l’horizon.