Affaire Serge/Les temps sont devenus exigeants avec les héros

L’affaire Serge Aurier pose une nouvelle fois la question de l’exemplarité d’un footballeur mais aussi ce que doit être la mission d’un club de football. Cette affaire illustre également le code de bonne conduite qu’on attend d’une personnalité publique en 2016. Qu’on le veuille ou non, les temps sont devenus plus exigeants avec les héros et les glorieux. Serge Aurier et d’autres doivent le savoir. La célébrité n’est pas un avantage. Elle peut vite tourner au handicap si on ne joue pas jeu. Les clubs de football ont leurs responsabilités. Ils ont l’obligation de sensibiliser les jeunes joueurs à une réalité : partout où ils iront, au supermarché comme au restaurant, dans la rue comme sur la route, ils seront épiés, étiquetés, surveillés. Ils n’ont pas le droit à la faute. Une personnalité publique est soumise au jugement permanent. A tout moment, quelqu’un dégaine son smartphone, filme une scène et la balance sur un réseau social. On peut le regretter mais c’est ainsi. Tout le monde connait l’histoire qui est arrivée à la star congolaise Koffi Olomidé au mois de juillet dernier. Il attend dans l’aéroport de Nairobi au Kenya. Il frappe une de ses danseuses dans la salle d’embarquement. La scène est filmée. Elle fera le tour du monde. Sa carrière -est morte. A juste titre. Dans l’affaire Aurier, le défenseur parisien porte sur son front la marque Psg. J’allais écrire qu’il ne s’appartient plus mais je conviens que c’est excessif. En tout cas, à chaque moment public de son existence (et parfois aussi privé, on le sait bien), il est Serge Aurier, footballeur du Paris Saint-Germain. Ce statut offre des avantages. Il a des inconvénients. Vous engagez l’image de votre club. Vos faits et gestes sont analysés à l’aune de critères d’exemplarité que la société a mis en place depuis quelques années. Là encore, on peut le déplorer. C’est ainsi. Ne pas le savoir serait une erreur et ne pas le comprendre aussi est une faute.

Source : yahoo foot