Inondations au Japon : le Premier ministre à la rencontre des sinistrés

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe s’est rendu samedi dans une ville sinistrée. Les sauveteurs sont toujours à la recherche d’éventuels disparus.

Shinzo Abe est venu constater l’étendue des dégâts à Joso, agglomération de 65 000 habitants où la rivière Kinugawa est violemment sortie de son lit jeudi, emportant maisons et automobiles sur son passage dans une vaste zone s’étendant sur 32 à 38 km2, selon les chiffres des médias. Le nombre de disparus à Joso a été revu à la baisse, passant de 22 à 15, après que la police a retrouvé des sinistrés dont on était sans nouvelles, parmi lesquels deux enfants de huit ans.

« Jamais rien vu de tel  »

Sous un ciel redevenu clément, quelque 2 000 soldats, policiers et pompiers étaient à l’oeuvre, cherchant des victimes et venant en aide aux personnes bloquées – encore plus de 100 samedi matin, essentiellement des patients et soignants d’un hôpital inondé, d’après la chaîne de télévision publique NHK. Quand le drame est survenu, plus de 800 résidents se sont retrouvés en détresse, selon la préfecture d’Ibaraki où se trouve Joso, alors que l’ordre d’évacuation a été jugé un peu tardif.

« Je me sentais plus mort que vivant », a témoigné un homme sauvé samedi après deux jours de détresse, seul dans sa maison. « Je n’avais plus rien à manger, j’ai survécu en buvant du thé, je suis tellement heureux qu’ils aient pu me secourir », a-t-il confié à la NHK. D’autres revenaient pour la première fois chez eux, comme Akinori Nagaoka, 39 ans, qui a découvert sa maison envahie par l’eau boueuse jusqu’au premier étage. « Je n’ai jamais rien vu de tel. Je me demande quand nous pourrons rentrer ici et vivre comme avant », a-t-il dit, accompagné de son fils.

Le niveau de l’eau toujours élevé

« La ville est totalement détruite, nous avons besoin d’aide », lançait, désespéré, Shinichi Ishizuka, 47 ans. La soudaine montée des eaux, retransmise en direct par la NHK, avait donné lieu jeudi à des scènes impressionnantes, faisant écho au tsunami de mars 2011 : des habitants réfugiés sur leur toit appelant à l’aide, un homme s’accrochant à un pylône au milieu du tumulte, des véhicules et pavillons de bois à la dérive.

Samedi matin, le Premier ministre a survolé les lieux en hélicoptère et rencontré des habitants accueillis dans un des nombreux centres mis en place. « Nous faisons de notre mieux pour sécuriser l’endroit en reconstruisant la rive détruite aussi rapidement que possible afin d’éviter un nouveau drame », a déclaré Shinzo Abe aux journalistes. Le niveau de l’eau avait fortement baissé, mais « il restait élevé par endroits, gênant les opérations des secouristes », expliquait un responsable local.

Quatre morts

Quatre décès ont été enregistrés : une femme de 63 ans à Kanuma, un homme de 25 ans à Nikko, une femme de 48 ans dans la préfecture de Miyagi, où la police a aussi annoncé samedi avoir découvert le corps d’un homme dans une rivière. Les policiers ne l’avaient pas encore identifié en fin d’après-midi, mais il s’agirait, selon les médias locaux, d’un habitant de 62 ans porté disparu. Une rivière, dans la zone de Miyagi, a détruit vendredi une digue et inondé une zone habitée, mais la plupart des résidents avaient déjà été évacués.

Plus de 100 000 personnes dans la région nord-est ont reçu cette semaine l’ordre de quitter leur domicile à la suite de ces précipitations torrentielles charriées par plusieurs typhons (dont la tempête Etau), les pires pluies au Japon depuis des décennies. L’archipel nippon est coutumier des catastrophes naturelles et traversé chaque année par de nombreux typhons. En mars 2011, plus de 18 500 personnes avaient péri dans le tsunami.

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Source : AFP