Côte d’Ivoire : La galère des commissaires des droits de l’homme des régions

Un cordonnier mal chaussé. C’est malheureusement le cas pour l’ensemble des commissaires régionaux des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Une situation qui constitue un véritable calvaire pour ceux qui doivent défendre les droits des populations ivoiriennes. Notre enquête nous a permis de constater les conditions difficiles de ces hommes et femmes dans l’exercice de leur fonction. Manque de bureau dans les différentes régions où sont installées ces commissions, de moyen de déplacement, de matériels de bureau ou autres moyens pouvant leur permettre d’être à la hauteur de leur tâche.

Dans une ville de l’intérieure où nous sommes rendus, c’était impensable d’un commissaire régional des droits de l’homme d’être vidé de sa maison pour loyer impayé. Notre commissaire peu bavard refuse de parler Et pourtant, la situation est là. Enfants et bagage dans la rue à la recherche d’un sauveur C’est cette triste situation que nous avons vécu. Selon les informations dignes de foi, pas de prime de logement, ni d’assurance et de salaires. Les commissaires régionaux des droits de l’homme bénéficient des primes lors des sessions. Des primes qui sont payées aux bénéficiaires  trois ou quatre mois après la session.

Et pourtant, la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (Cndhdci), a été créée par la Loi n°2012-1132 du 13 décembre 2012.  Elle exerce des fonctions de concertation, de consultation, d’évaluation et de proposition en matière de promotion, de protection et de défense des Droits de l’Homme. C’est environ 30 commissions qui ont été installées sur toute l’étendue du territoire pour permettre aux populations de bénéficier des conseils, de l’assistance des commissaires régionaux.

A en croire nos sources, une réforme a été engagée par le Gouvernement. Cette réforme devra rendre à la commission, son statut juridique plus conforme aux « principes de Paris ». Elle devra également renforcer le cadre de promotion, de défense et de protection des Droits de l’Homme, afin de rendre plus efficace la lutte contre l’impunité et l’éducation au respect des droits et devoirs despopulations. Mais cela passe nécessairement par l’amélioration des conditions de vie et de travail de ces commissaires régionaux.

Comme on le voit, les chantiers de la Commission Nationale des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire sont énormes. Elle doit se mettre en ordre de bataille pour relever les défis du renforcement de l’Etat de Droit, de la défense, de la promotion et de la protection des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. Même si les signes de l’amélioration sont perceptibles,

Hier, à l’Hôtel Belle Côte, la Présidente de la CNDHCI, Paulette EzouehuBadjo a ouvert un atelier de formation des commissaires et du personnel d’appui de l’institution qu’elle dirige depuis juin 2013, en matière des Droits de l’Homme.
Cet atelier organisé avec l’appui de la Division des Droits de l’Homme de l’Opération des Nations Unies de Côte d’Ivoire, vise selon elle, à offrir les « outils nécessaires et indispensables à l’efficacité et à la réussite des actions des commissaires et du personnel d’appui auprès des populations sur le terrain. »
Pour elle, ces deux jours de formation sont comme « un exercice d’immersion au cœur des notions et techniques qui relèvent l’efficacité de nos actions »
Cette formation est destinée à « renforcer le cadre de promotion, de défense et de protection des Droits de l’Homme, afin de rendre plus efficace la lutte contre l’impunité et l’éducation au respect des droits et devoirs des populations. »
Cet atelier de renforcement des capacités des commissaires, dira t-elle, est « la concrétisation de l’un des volets de la plateforme de collaboration et de partenariat qui lie implicitement la Commission à la Division des Droits de l’Homme de l’ONUCI. »Mardi 16 Août 2016
Mardi 16 août 2016. Abidjan. Namizata Sangaré, présidente de la CNDHCI, a présidé la cérémonie de la 8e édition du forum des Droits de l`Homme à la salle de conférence du médiateur de la république. Au cours de cette cérémonie, le professeur Bléou Martin a animé une conférence autour du thème: » Quelle place pour les Droits de l`Homme dans la nouvelle constitution? ».