Faut-il encore faire confiance en Kouadio Konan Bertin (K.K.B) ?
Par Michel Mangou Afriquematin.net
K.K.B s’est prononcé sur l’actualité politique Ivoirienne hier mardi 23 aout 2016 au travers d’un point de presse dans lequel il a comme à son habitude fustigé le pouvoir Ouattara. Mais les Ivoiriens se laisseront-il cette fois berné par quelqu’un qui dit une chose et s’empresse de faire son contraire ?
Il est loin, vraiment loin le temps ou Kouadio Konan Bertin suscitait l’espoir de toute la classe politique Ivoirienne et en particulier celle des sans voix de son parti le P.D.C.I R.D.A. tant ses prises de positions et ses nombreux pics à l’endroit du pouvoir Ouattara et de la direction de son parti étaient salués par nombre d’ivoiriens et non des moindres. Beaucoup voyait en lui le porte flambeau des nouvelles aspirations de son parti et le garant de la survie de celui-ci face à la’’ mort’’ vers laquelle le conduisait surement et certainement le président Bédié. L’on se souvient de la détermination avec laquelle il réclamait la libération du président Gbagbo et des nombreux prisonniers qui croupissent encore dans les geôles du pouvoir actuel. N’avait-il pas poussé le pion très loin jusqu’à aller rencontrer l’ex-président a la Haye, ce qui en son temps était considéré comme un crime de lèse-majesté, accentuant dans le même tempsla scission d’entre lui et ses anciens compagnons ? Pour ses nombreuses prises de positions, il a bénéficié de la sympathie et du soutien de nombreux militants de gauche et en particulier ceux du Front Populaire Ivoirien (F.P.I) version Aboudrahamane Sangaré, ce qui fit de lui un leader incontournable de la Coalition Nationale pour le Changement (C.N.C), un regroupement de partis politiques opposés à la coalition au pouvoir. Mais ne dit-on pas qu’on aura beau chassé le naturel, il revient toujours au galop ? K.K.B s’est révélé sous ses véritables traits lors de la présidentielle d’octobre 2015. Lui qui lors d’une conférence de presse organisée à son Q.G de cocody-les- deux-plateaux le jeudi 07 mai 2015 disait en substance : « je ne m’étais pas trompé de dire que le pouvoir d’Alassane Ouattara souffrait de tares ataviques du parti unique », n’a pas jugé raisonnable à l’instar de Charles Konan Banny et Essy Amara de se retirer de la présidentielle de 2015 dont l’organisation était, selon ces derniers, entachée d’irrégularités. Apres avoir légitimé l’accession au pouvoir de celui dont il était l’un des principaux détracteurs, il a poussé le ridicule jusqu’à féliciter le premier, le président Ouattara pendant le dépouillement des bulletins de vote. Quel crédit peut-on accordé à une personnalité qui passe aujourd’hui pour n’être qu’un opportuniste ?Dans sa conférence de presse du mardi 23 aout 2016 il affirme que : « Monsieur Ouattara est en train de flouer les Ivoiriens et c’est un acte de haute trahison». A qui peut vraisemblablement être affublé le non moins reluisant sobriquet de traitre ? A Mr Ouattara qui n’a pas dévié de sa logique depuis son accession à la magistrature suprême ou à Mr Kouadio Konan Bertin dont le sens du combat politique est de plus en plus ambigu ? Dommage pour ce soldat perdu.