Côte d’Ivoire/ L’expropriation des terres est un enjeu complexe et sensible

Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net

L‘expropriation des terres en Côte d’Ivoire est un sujet qui suscite de vives préoccupations, tant sur le plan social, qu’économique et politique. Ce phénomène qui consiste pour l’Etat ou des entités privées à prendre possession de terres appartenant à des particuliers ou à des communautés, souvent en échange d’une indemnisation, est au cœur de nombreux débats en raison de ses implications sur le droits fonciers, l’agriculture et les relations sociales.

En Côte d’Ivoire, la question foncière est historiquement complexe, le pays a hérité d’un système foncier colonial qui a profondément modifié les structures traditionnelles de propriété. Après l’indépendance en 1960, l’Etat ivoirien a adopté des lois visant à moderniser le régime, notamment la loi de 1998 relative au domaine du foncier rural, qui reconnait à la fois les droits coutumiers et les droits modernes de propriété. Cependant, l’application de ces lois a toutefois été source de conflits, les terres rurales, en particulier, sont souvent gérées selon des coutumes locales, ce qui peut entrer en conflit avec les intérêts de l’Etat ou des investisseurs privés.

L’expropriation est alors utilisée comme un outil pour faciliter des projets d’infrastructures, d’urbanisation ou d’exploitation agricole à grande échelle. Elle est aussi justifiée par la nécessité de construire des routes, des barrages, des zones industrielles ou d’autres infrastructures essentielles au développement économique du pays. Les impacts d’accaparement de terres sont également source de tensions entre les communautés locales, l’Etat et des investisseurs.

Les populations expropriées se sentent parfois spoliées, surtout lorsque les indemnisations sont jugées insuffisantes ou tardives et ces conflits peuvent dégénérés en violences comme cela a été le cas dans certaines régions du pays. La perte des terres agricoles peut menacer la sécurité alimentaire des communautés locales, en particulier dans les zones où l’agriculture de substance est prédominante.

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Cette dépossession entraine souvent le déplacement forcé des populations, ce qui peut perturber les structures sociales et économiques locales, vu que les personnes déplacées peuvent se retrouver sans moyens de substance, augmentant ainsi la pauvreté et l’exclusion sociale.

Face à cet enjeu, le gouvernement ivoirien doit prendre des mesures idoines, qui arrangent toutes les parties pour encadrer l’expropriation et garantir une compassassions juste et équitable. Néanmoins, la mise en œuvre de ces mesures reste un défi majeur, car les procédures d’accaparement de terres sont souvent critiquées pour leur manque de transparence et leur lenteur, ce qui alimente les mécontentements. Il est donc crucial de trouver un équilibre entre les besoins d’investissements et la protection des droits des populations, soutenue par une gestion équitable des terres pour prévenir les conflits et assurer un développement durable et inclusif.