Jugement des Agents de l’Agence de Gestion Foncière /Des Condamnations Lourdes pour Fraude et Blanchiment

Guillaume Ahi/afriquematin.net

Le 24 mai 2024, dans un communiqué dont nous avons reçu copie, le Procureur de la République a informé l’opinion nationale du verdict tant attendu dans l’affaire de l’Agence de Gestion Foncière (AGEF) et de plusieurs de ses cadres. Le tribunal a rendu son jugement ce vendredi, mettant fin à une procédure judiciaire complexe impliquant des accusations de faux, d’escroquerie, d’enrichissement illicite, de fraude fiscale et de blanchiment de capitaux.

L’AGEF et plusieurs de ses dirigeants étaient accusés d’avoir falsifié des documents administratifs et vendu des terrains à des tiers alors que ces terrains étaient déjà attribués ou frappés de servitudes. Certains de ces dirigeants avaient été placés en détention provisoire dès avril et juin 2021, tandis que d’autres étaient sous contrôle judiciaire.

Après plusieurs semaines de procès au Pôle Pénal Économique et Financier, le tribunal a acquitté six prévenus. Toutefois, des condamnations significatives ont été prononcées contre les principaux accusés :

 

  • Coulibaly Lamine, ex-Directeur Général de l’AGEF, a été jugé coupable de faux, d’escroquerie, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux. Il a été condamné à 35 mois de prison ferme et à une amende de 5 milliards de francs CFA.
  • Ouattara Zawari Abdoulkarim, Responsable foncier à l’AGEF, a été reconnu coupable de faux, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux. Il a également écopé de 35 mois de prison ferme et d’une amende de 3 milliards de francs CFA.

Tous les biens meubles et immeubles des condamnés ont été confisqués au profit de l’État de Côte d’Ivoire. Ces biens seront gérés par l’Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Criminels (AGRAC).

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L’AGEF, en tant qu’entité, a été déclarée coupable d’escroquerie et de blanchiment de capitaux. L’agence devra payer une amende de 5 milliards de francs CFA et indemniser les victimes des actes frauduleux.

Le Procureur de la République a conclu en réaffirmant la détermination du Parquet à lutter sans relâche contre la criminalité économique et financière, envoyant ainsi un message fort à tous ceux qui seraient tentés de s’engager dans de telles activités illicites.

Ce verdict marque une étape importante dans la lutte contre la corruption et la fraude en Côte d’Ivoire, illustrant la volonté des autorités de maintenir la transparence et l’intégrité au sein des institutions publiques.