Enseignement supérieur-Cnec / Le Professeur Kazon Aubin, porte-parole principal, dénonce les traitements injustes et revendique une considération accrue dans le secteur de l’enseignement supérieur

Guillaume AHI/ afriquematin.net

Lors d’une conférence de presse tenue le lundi 8 janvier 2024 au siège de la Coordination des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs de Côte d’Ivoire à l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody, le Professeur Kazon Aubin, porte-parole de la Cnec, a vigoureusement dénoncé les injustices salariales subies par les Enseignants-Chercheurs et Chercheurs. Il a également abordé les préoccupations relatives au traitement des enseignants de l’Université de Man et du statut particulier des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs en Côte d’Ivoire. Le Professeur Aubin souligne l’urgence d’obtenir une considération accrue et de mettre fin aux traitements dégradants infligés aux enseignants en matière de rémunération.

Le porte-parole principal de la Cnec, le Professeur Kazon Aubin, a profité de cette conférence de presse pour dénoncer vivement les traitements salariaux inéquitables infligés à de nombreux Enseignants-Chercheurs et Chercheurs. Il a souligné qu’un nombre significatif d’enseignants n’ont toujours pas perçu leur salaire du mois de décembre 2023, déplorant une situation qui met à mal la dignité des fonctionnaires pendant cette période critique : « Le mois de décembre est un mois où la dignité des fonctionnaires est mise à rude épreuve. Ce mois-là, nombreux d’entre nous, Enseignants-Chercheurs et Chercheurs, n’ont pas pu percevoir leur salaire. Nous avons pensé que les procédures administratives étant lourdes et jusqu’au 31 décembre, on pourrait avoir l’argent pour tout le monde. Malheureusement, jusqu’à ce jour, lundi 8 janvier, de nombreux Enseignants n’ont pas encore été payés », s’est indigné le porte-parole principal de la Cnec. Il a par la suite exprimé sa gratitude envers les autorités, notamment le Ministre Adama Diawara, pour leurs efforts visant à résoudre cette problématique. Cependant, il a également critiqué cette attitude autour de la question des salaires et des primes qui se pose dans le secteur de l’enseignement supérieur, appelant les gouvernants à accorder une considération plus élevée à l’élite du pays : « Pourquoi chaque fois qu’il faut régler la question des salaires, des émoluments, des primes de recherche, des heures complémentaires au niveau des Enseignants du supérieur, il faut faire du bruit ? Nous dénonçons cette manière de faire les choses, cette manière d’infantiliser l’élite du pays. Il faut que nos gouvernants s’attellent à nous considérer un peu. On ne veut plus être traîné dans la boue pour des questions de salaires », a-t-il protesté.

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S’exprimant sur la sanction illégale de 12 Enseignants-Chercheurs de l’Université de Man, imposée par le président de l’université, le Professeur Kazon Aubin a attiré l’attention sur une situation potentiellement préjudiciable au bon déroulement des activités universitaires. Il a souligné le caractère illégal de ces mesures prises sans conseil de discipline et a appelé les autorités à prendre des décisions appropriées pour rétablir la situation : « Des décisions avaient été prises par monsieur le président de l’université de Man le 23 octobre dernier, sanctionnant 12 Enseignants, dont 1 est malheureusement décédé, le camarade Kouakou Koffi Amoulaye. Jusqu’à ce jour, en dépit de l’illégalité de ces mesures, aucune décision contraire n’a été prise. Même celui qui est décédé, la décision de suspension de salaire court toujours. Pourtant, nous tous, nous avons compris que ces décisions n’étaient pas légales. Ces décisions ont été prises sans conseil de discipline. Nous attirons l’attention des autorités pour qu’on puisse prendre des décisions de sorte que le travail puisse reprendre comme il se doit à l’Université de Man pour nos 11 camarades qui restent », a-t-il fait savoir.

En ce qui concerne le statut particulier des Enseignants du supérieur, le Professeur Aubin a demandé à l’État ivoirien de retirer l’ensemble des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs du statut général de la fonction publique. Il a souligné les spécificités de leur recrutement, de leur promotion et de leurs activités, justifiant ainsi la nécessité d’une approche distincte : « Voici une corporation qui est recrutée sur la base du Doctorat, qui est le plus haut Diplôme dans l’administration en termes de recrutement de travailleurs… pour sa promotion, elle postule au niveau international pour avoir le grade A7 qui est le dernier grade dans l’administration publique en Côte d’Ivoire…Voici quelques spécificités qui font que nous sommes obligés de demander à l’État de nous sortir du statut général de la fonction publique« , a-t-il fait savoir. Le Professeur a annoncé qu’une assemblée générale sera organisée pour discuter de cette question cruciale.

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