Musique/M’Bilia Bel, une carrière bien remplie

Par Justin Kassy/afriquemati.net- Source : Presse kinnoise

Marie-Claire M’boyo Moseka, alias M’bilia Bel occupe une place de choix dans le gotha musical en République Démocratique du Congo, en raison de son talent, sa prestance, son charme, son élégance, sa beauté, qui ont franchi toutes les frontières congolaises, pour convaincre et conquérir de nombreux mélomanes en dehors des frontières de son pays.

 Née à Kinshasa de Mbala Mbondi, dit Louis XIV, célèbre danseur, de la charanga à rumba, dans la province de la Mongala, et de M’boyo M’bilia, sa mère. A l’âge de 10 ans, M’bilia Bel se laissa emporter par la musique qui l’avait influencée- et sans pouvoir opposer à la moindre résistance, elle ne pouvait que céder.

A commencer d’abord par le charme de la voix envoûtante de la togolaise, Bella Bellow, lors d’un concert au Zaïre, en 1969 où elle a pris part à une soirée récréative animée par cette légende bien connue de la musique togolaise.   Depuis, M’bilia Bel prit l’option d’être comme son idole, Bella Bellow, certes, mais aussi et surtout, de « devenir une star de la musique africaine ». A l’école, Mbilia Bel ne tenait pas la queue. Loin s’en faut ! Mais, ne terminera pas ses humanités.

Mbilia Bel a allié prestance et respect pendant sa carrière.

En 1976, presqu’à 17 ans, Mbilia Bel sauta sur une occasion qui s’offrait à elle, et grâce à un communiqué radiophonique d’Abeti Masikini pour recruter des choristes, elle intègre le groupe de la tigresse, à l’issue d’un test concluant de cette dernière.   Deux ans plus tard, de nombreuses danseuses partent de l’orchestre d’Abeti Masikini, il fallait alors combler le grand vide laissé par ce départ en masse. Mais, surprise ! Agréable au demeurant !  Abeti Masikini découvre que M’bilia avait des prédispositions pour la chorégraphie. Elle y excelle au point qu’Abeti fera d’elle, la danseuse principale.

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Après quelques mois, piquée par le virus du départ, Mbilia Bel, quitta « les Redoutables » d’Abeti Masikini. Pas pour aller ailleurs. Mais, pour se reposer, être bien loin du milieu, pendant une année.

En 1979, Abeti Masikini, part chercher Mbilia Bel à Ndjili, chez ses parents qui regagne « les Redoutables » et reprend sa place de danseuse principale, ce retour ne durera que le temps d’un éclair, elle quitte de nouveau, le groupe. En 1980, Marie-Claire Moseka, envisage de reprendre ses études, et va s’inscrire dans une école à la Gombe, pour une formation professionnelle en Secrétariat de Direction. Tout se passe comme sur des roulettes jusqu’à la moitié de l’année 1981.

Et surgit le célèbre chanteur Sam Mangwana qui lui propose d’accompagner l’orchestre « Bo-Bongo », pour quelques concerts. M’bilia mord à l’appât, mais, au cours d’une tournée au Shaba, dans l’ancienne province du Katanga, elle s’estime « flouée » dit- elle. Elle prend alors une décision de non-retour cette fois-ci en mettant un terme à sa carrière musicale pour reprendre le chemin de l’école. C’est alors que Michel Sax, saxophoniste de « l’Afriza » de Tabu-Ley, lui propose de remplacer les « Yondo Sisters », deux sœurs danseuses et chanteuses, qui viennent de mettre elles aussi fin à leurs services, en partant du groupe.

Mbilia Bel part chez Rochereau en ne respectant pas au préalable, sa décision de ne plus faire de la musique.  Au terme d’un test concluant de chant et danse, où dit-on, elle aurait épaté Rochereau, elle est « immédiatement embauchée ». Séance tenante, Tabu-Ley l’a rebaptisé du surnom de « M’bilia Bel ».

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Sa première chanson avec « l’Afrisa », sortie au début d’année 1982, est « Mpeve Ya Longo » (ce qui signifie « Esprit Saint » en kikongo), une chanson émouvante sur la violence conjugale.

« Eswi Yo Wapi », sortie en 1983, fera le déclic pour M’bilia Bel. C’est le début du succès. La chanson remporte le prix de la meilleure chanson de l’année 1983 au Zaïre, et Mbilia Bel remporte le prix du Meilleur nouvel artiste. Elle participe aussi à plusieurs autres chansons cette année-là, comme « Lisanga ya Bambanda » de Tabu Ley, « Faux pas » et « Quelle méchanceté » de Dino Vangu.

Vers le milieu des années 1980, Mbilia Bel et Tabu Ley, concrétisent leur idylle, en se mariant. Le couple compose plusieurs chansons, au nombre desquels, « Mobali na ngai wana », un titre composé par Tabu Ley et Roger Izeidi, qui n’est autre qu’une adaptation d’un chant traditionnel en kikongo. Dans la chanson, Mbilia Bel fait l’éloge de son mari, et insiste sur le fait que, même s’il a la possibilité de choisir l’une des plus belles femmes de Kinshasa, l’essentiel, c’est qu’il l’ait choisie. D’autres chansons remportent un grand succès, comme « Balle à terre » et « Bameli soja ».

En 1987, Tabu Ley recrute, pour accompagner Mbilia Bel, une autre artiste, Kishila Ngoyi, également connue sous le nom de Faya Tess. C’est avec cette nouvelle gamme qu’Afrisa entreprend une tournée en Afrique de l’Est, au Kenya, en Tanzanie et au Rwanda.

Mbilia Bel a fait sa grande classe d’artiste auprès d’Abeti Masikini,

Rentré de ces tournées à Kinshasa, le démon de la division fit son entrée au sein du couple Tabu Ley. Ainsi, des rumeurs persistantes circulent à King, faisant état d’un désaccord entre Tabu Ley et Mbilia Bel. A dire vrai, Mbilia Bel a quelque peu boudé l’arrivée et le succès de Faya Tess dans le groupe. Une jalousie voilée s’installe entre les deux femmes. Tabu Ley et Mbilia Bel nient avoir de problèmes.

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Mbilia mettra au monde sa fille Melody Tania Tabu, dont la naissance servira de prétexte à l’artiste d’observer une pause dans son activité scénique. Après un dernier album avec Tabu Ley, en 1987, M’bilia Bel part du groupe, pour un petit moment, un producteur gabonais à Libreville, avant de mettre le cap sur Paris, où elle accompagne le guitariste Rigo Star Bamundele. Les albums qui suivront, à savoir : Yalowa « Ironie », « Benedicta » et Désolé, connaissent un succès relatif.

En 2001, Mbilia sort un opus intitulé  » Welcome » sous la direction de Souzi Kaseya, qui a connu un énorme succès en Afrique, et Ailleurs. Le couronnement a été le Kora en Afrique du Sud. Suivi des albums « Bellissimo », » the Queen », « panthéon » « mobali ya bato », avec le concours de Lutumba simaro.

Entre 1989 et 1990, M’bilia fait une tournée aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Afrique occidentale. Suivies d’autres au Canada, au Brésil, en Colombie, où, devant 80 000 spectateurs Colombiens, M’bilia a été décorée par le Président Colombien.

 Depuis quelques années, M’bilia Bel, se souciant de l’avenir des jeunes filles de son pays, leur a créé, à Kinshasa, une école de formations dans plusieurs corps de métiers, et pour y entrer, il faut être âgé de 18 à 22 ans. Belle initiative de la belle Mbilia Bel ! Que cela serve d’exemple à d’autres stars africaines !