Période électorale/L’article 19 du code de l’Unesco interpelle les autorités à garantir la sécurité des journalistes et les hommes de médias
Par Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.net
Ce Jeudi 19 juin 2025 a eu lieu dans les locaux de l’Autorité Nationale de la Presse (ANP) à Cocody 7ᵉ tranche, une session de formation dédiée aux acteurs des médias. « Protection des sources et sécurité des journalistes : quels outils et mécanismes en période électorale ? » a été le thème défini et animé par la consœur M’ma Camara d’une chaine de télévision étrangère.
Les périodes électorales sont souvent marquées par des tensions politiques, des désinformations et des risques accrus pour les journalistes. Ces derniers jouent un rôle essentiel en informant le public, en surveillant le processus électoral et en dénonçant d’éventuelles irrégularités.

Cependant, leur travail les expose à des menaces, des intimidations, des arrestations arbitraires, des violences physiques ou des cyberattaques. La protection des sources est également un défi majeur, car elle est essentielle pour garantir l’accès à des informations fiables et sensibles.
Initiative de formation professionnelle destinée aux journalistes et acteurs des médias, la 8ème session de l’ANP Academy s’est tenue dans un contexte sensible en Côte d’Ivoire. Avec l’approche des élections de 2025, la question de la sécurité des journalistes et de la protection des sources s’impose comme un enjeu critique pour garantir une couverture médiatique libre, équitable et sécurisée.
Animant cette session, l’Experte en Droit des médias et journalisme d’investigation, M’ma Camara a rappelé l’importance de mécanismes concrets pour protéger les professionnels des plumes et autres caméras face aux risques accrus durant les périodes de tension politique.
Pour éclairer la lanterne des principaux acteurs sur les risques spécifiques en période électorale, elle a noté que « les journalistes couvrant des sujets sensibles comme les élections électorales, les violences sont souvent ciblées par des acteurs politiques ou des groupes partisans font la propagation de fausses informations pour discréditer le travail des médias indépendants ».

Ajoutant par ailleurs que pour sortir de ce carcan des politiciens, il est nécessaire de s’approprier d’outils pratiques pour la protection des sources, en utilisant des applications sécurisées, notamment Signal, ProtonMail, TOR pour échanger avec les sources.
Concernant la gestion des données sensibles, elle a instruit les journalistes et hommes de médias de s’approprier du Stockage sécurisé, notamment les disques chiffrés, le cloud privé et la suppression systématique des métadonnées.
A celle-ci, faut-il ajouter des données de protection de sécurité, en mettant en place des protocoles pour les situations à risque, comme les couvertures de manifestations ou d’événements politiques tendus. « Les journalistes doivent avoir accès à une assistance juridique en cas de menaces ou de poursuites judiciaires abusives », a-t-elle insisté.
Au niveau des mécanismes institutionnels, M’Ma Camara a mis en exergue qu’il faut garantir la sécurité des journalistes, vu que les lois doivent protéger la liberté de la presse, garantir le secret des sources et sanctionner les attaques contre les journalistes. Elle a également souligné que les organisations internationales, comme l’Unesco, à travers l’Article 19 est appelée à renforcer la protection des journalistes par les forces de l’ordre.
Au terme de cette activité riche en connaissance, « l’enseignante » du jour a rappelé que les médias et les journalistes ont un rôle à jouer en période électorale et de crise, notamment la solidarité professionnelle. « Nous sommes tous victimes de la manipulation quelques soient nos expériences professionnelles et la crédibilité dans nos productions nous permette d’être fiables et professionnelles », a-t-elle conseillé.