Rencontre Direction générale des Impôts et les transporteurs routiers autour de la TVA de 18 %/Ouattara Sié Abou salue l’esprit de dialogue des acteurs de la faitière
Par Brou François/afriquematin.net
Ce lundi 26 mai 2025, une rencontre importante s’est tenue au cabinet de la Direction générale des Impôts entre le premier responsable de l’administration fiscale, Ouattara Sié Abou, et une délégation du Haut Conseil du Patronat des Entreprises de Transport Routier, conduite par Diaby Ibrahim. Cette réunion s’inscrivait dans le cadre d’une concertation sur la mise en œuvre de la TVA de 18 % dans le secteur du transport routier.
Lors des échanges, qui ont porté sur l’application du point 3 de la loi de finances 2024, les transporteurs ont exprimé leurs préoccupations quant à la faisabilité de cette mesure, dans un contexte économique national jugé fragile.
Le directeur général du Haut Conseil du Patronat des Entreprises de Transport Terrestre a présenté les principales objections du secteur. Selon lui, « la TVA de 18 %, qui serait répercutée sur les prix du transport, affecterait directement le pouvoir d’achat des populations, dans un contexte d’inflation sociale », a-t-il fait savoir, ajoutant que cette mesure créerait une distorsion de concurrence.

À l’issue des échanges, Diaby Ibrahim a, au nom de ses collaborateurs, exprimé sa satisfaction. « Nous avons fait comprendre que la volonté des transporteurs n’a jamais été de créer une entrave. Nous avons simplement estimé nécessaire d’être écoutés et que l’opportunité de mise en œuvre de cette mesure soit reconsidérée dans un esprit d’apaisement », a-t-il déclaré. Il s’est également réjoui de constater que le directeur général des Impôts a pris en compte leurs préoccupations et s’est engagé à les transmettre à qui de droit.
De son côté, Ouattara Sié Abou a remercié les représentants du patronat pour leur esprit de dialogue. « Notre rôle, c’est d’aller vers les citoyens, les chefs d’entreprise, les salariés, pour expliquer le contenu de l’annexe fiscale afin que nous ayons une compréhension partagée », a-t-il souligné. Il a également salué la participation des chefs d’entreprise du secteur, malgré le climat social tendu.
Le directeur général des Impôts a rappelé que des rumeurs faisaient état, ces derniers jours, d’un mouvement de grève en préparation dans le secteur du transport, en lien notamment avec la fiscalité applicable. « Il était nécessaire que la DGI rencontre les acteurs du transport pour leur apporter des éclaircissements. Nous avons surtout constaté un déficit de dialogue », a-t-il reconnu.
Au terme de cette réunion, les deux parties se sont engagées à améliorer la communication autour de cette mesure fiscale, dans l’objectif de désamorcer les tensions. « Lorsqu’un impôt n’est pas bien compris, il est difficile d’obtenir l’adhésion. Nous poursuivons donc nos actions de communication, mais aussi de collaboration avec tous les secteurs d’activité. Nous nous sommes accordés sur la nécessité d’une désescalade, quel que soit le motif. La fiscalité ne doit pas être un élément déclencheur de tensions. Des solutions existent, et nous nous sommes engagés à faire remonter les préoccupations exprimées pour qu’elles soient examinées », a conclu Ouattara Sié Abou.
À noter que l’issue de ce dossier dépendra de la qualité du dialogue à venir entre les parties prenantes et de leur capacité à trouver des solutions innovantes qui préservent à la fois les intérêts fiscaux de l’État et la viabilité économique du secteur du transport.