Par Jean-Levry – Afrique Matin.Net
Dans la soirée du lundi 26 octobre 2015, le candidat indépendant Kouadio Konan Bertin dit KKB annonçait à son QG de campagne sis à Cocody- deux Plateaux ‘’ses résultats’’ de l’élection présidentielle ivoirienne qui s’est tenue la veille, le dimanche 25 cotobre 2015. Dans une déclaration laconique, il s’est empressé de reconnaitre ‘’la victoire’’ du candidat du Rhdp, Alassane Ouattara avant même que les institutions en charge de la question ne se prononcent.
« Au regard des résultats en notre possession, il semble évident que le candidat Alassane Ouattara soit en train d’obtenir la majorité des suffrages nécessaires pour être réélu président de la République pour les cinq années je voudrais par conséquent lui adresser mes félicitations et souhaiter que cet autre mandat soit pour lui l’opportunité de continuer à rassembler les ivoiriens, à les unir et à leur offrir le bonheur qu’ils sont en droit d’attendre de leurs dirigeants. Que Dieu l’aide dans cette noble mission. », extrait de la déclaration de cet ‘’irréductible du Pdci-Rda. Quel revirement de position de la part de KKB !
Si pour certaines personnes cela démontre le fair- play électoral de ce farouche opposant à Alassane Ouattara, cet avis n’est pas partagé par bon nombre de citoyens ivoiriens. En effet, pour de nombreux analystes de la politique en Côte d’Ivoire, cette déclaration cache des non-dits et suscite même des interrogations. Pourquoi, KKB devance la Commission Electorale Indépendante (CEI) en charge de la proclamation provisoire des résultats issus des urnes pour déclarer un candidat vainqueur, là où l’institution elle-même recommande aux candidats de s’abstenir de tous pronostics émanant de leurs propres données ? Et dire que ce dernier a toujours réclamé à cor et à cri le respect des procédures électorales.
Une autre interrogation qui vient à l’esprit est de savoir ce qu’il recherche en faisant cette déclaration hâtive. Veut-il s’attirer la sympathie et les bonnes grâces de Ouattara qu’il a maintes fois accusé de fausser le jeu démocratique. Ou encore tente-t-il de se faire passer pour un donneur de leçons en tant que bon perdant ? Si tel est le cas à qui donne-t-il la leçon. La question reste posée. Est-il mieux placé pour le faire, lui qui, en 2010 s’est retrouvé avec son candidat malgré le fait qu’il était donné perdant par le conseil constitutionnel qui statue en dernier ressort sur les résultats de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
En tout cas, cette sortie de KKB laisse perplexes de bon nombre d’observateurs qui ont du mal à le suivre tant ses positions sont pour le moins surprenantes et abjectes. Mais que pouvait-on attendre d’un homme politique qui a contesté et critiqué vertement la CEI et tout le processus électoral avant de se maintenir seul dans la course alors que tous ses compagnons de l’opposition significative se sont retirés.
