Le mode de défense du principal accusé de ce procès est pour le moins étonnant. Jean Noël Abehi ainsi que sa défense affirment que la vidéo diffusée hier par l’accusation devant les jurés, enregistrée en 2012, avait pour but de contrecarrer un coup d’Etat contre le pouvoir en place par un autre contre coup d’Etat visant à rétablir le pouvoir éventuellement renversé. « Mon client a fait une vidéo qu’il a lui-même confiée aux autorités ghanéennes tout en lui expliquant l’objectif de cette vidéo, afin que si le coup d’Etat qui a été organisé par la plateforme de ses co-exilés au Ghana avait lieu, que ceci puisse convaincre les militaires à la frontière pour qu’il puisse faire cette haute déclaration qui serait en fait un contre coup d’Etat. Parce qu’il ressortait que la plateforme organisait de là-bas pratiquement un génocide contre les ressortissants Baoulé et Dioula qui occupent les forêts de l’ouest », argumente Maitre Gohi Bi avocat de l’accusé. De fait, affirme l’ex-gendarme accusé, c’est pourquoi très vite « je me suis retiré d’une plateforme car je n’ai jamais adhéré à ce projet de coup d’Etat », que d’autres que lui parmi lesquels Koné Katinan, porte-parole de Laurent Gbagbo, fomentaient. Une théorie qui fait sourire Soungalo Coulibaly, l’avocat de l’Etat ivoirien. « C’est quand même curieux que lorsque c’était évident qu’ils étaient en train de préparer quelque chose, les services de renseignements ont mis la main sur eux ». Ce mardi, Le procès se poursuit ce mardi avec les autres prévenus et les plaidoiries ainsi que le verdict devrait être connu le jeudi prochain.
