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Présidentielle 2025 : le PPA-CI dénonce l’invalidation de la candidature de Laurent Gbagbo

 Le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a vigoureusement contesté ce jour 9 septembre 2025 la décision du Conseil constitutionnel invalidant la candidature de son président, Laurent Gbagbo, à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Au cours d’une conférence de presse animée par Me Habiba Touré, porte-parole du parti, la formation politique a dénoncé une « grave atteinte à l’État de droit » et une « discrimination manifeste ».

Sur les 60 dossiers de candidature déposés, seuls cinq ont été retenus. Le PPA-CI estime que le rejet de celle de Laurent Gbagbo viole non seulement la Constitution ivoirienne, mais aussi les engagements internationaux du pays.

Selon Me Habiba Touré, le Conseil constitutionnel a ignoré la décision du Comité des droits de l’homme de l’ONU, qui demandait à la Côte d’Ivoire de garantir au président Gbagbo l’exercice de ses droits politiques. « En refusant d’exécuter cette décision contraignante, le Conseil a failli à son rôle de garant de l’État de droit », a-t-elle déclaré.

Le parti conteste également l’argument lié à l’inscription sur la liste électorale, estimant que cette condition « ne figure pas dans la Constitution » mais relève d’une interprétation abusive du Code électoral.

Autre point de discorde : le nombre de parrainages requis. Le Conseil constitutionnel a estimé que Laurent Gbagbo n’avait recueilli que 54 977 parrains, en deçà du seuil de 75 003. Le PPA-CI affirme pour sa part que son candidat a respecté la loi en obtenant des parrainages dans 27 régions, soit 10 de plus que le minimum exigé.

« En appliquant une règle plus stricte à notre candidat, le Conseil a rompu l’égalité entre les prétendants », a martelé Me Touré.

Le PPA-CI a par ailleurs dénoncé un « deux poids, deux mesures » dans le traitement de ses recours. Alors que le parti avait demandé la rectification du nom de Simone Ehivet Gbagbo sur certains documents officiels et l’invalidation de la candidature d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat, seule la première requête a été jugée recevable, mais sans suite.

« Quand il s’agit de protéger le nom du président Gbagbo, on nous déclare recevables mais incompétents. Mais dès qu’il s’agit de contester un quatrième mandat de M. Ouattara, on nous déclare irrecevables », a dénoncé la porte-parole.

Pour le PPA-CI, ces décisions traduisent une partialité préoccupante du Conseil constitutionnel et mettent en cause la transparence du processus électoral. « Le président Laurent Gbagbo a respecté la Constitution et rempli toutes les conditions fixées par notre loi fondamentale. Son exclusion traduit un mépris de l’égalité et des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire », a conclu Me Habiba Touré.

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Le parti promet de poursuivre la bataille sur le terrain politique et diplomatique, appelant à la vigilance des électeurs et de la communauté internationale.