Politique: Quand la fièvre du 3è mandat s’empare de l’Afrique.
Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net
Le président américain Barack Obama annonçait récemment que s’il se représentait, il gagnerait les élections aux Etats-Unis, avant d’avouer qu’il ne se présenterait pas pour un troisième mandat, même s’il le pouvait. Ce n’est malheureusement pas le cas pour les Chefs d’Etats africains qui font subir toutes sortes de tortures aux constitutions en vue de se maintenir au pouvoir.
Après la longue période des pères de la nation emportés par le temps et par endroit remplacés par les fils-dauphins, l’Afrique est à ce 21è siècle confrontée à un autre type de Chefs d’Etats, une nouvelle catégorie d’ensorceleurs politiques prêts à en découdre avec le peuple à n’importe quel prix. Ici, les crimes ne sont plus dissimulés comme au bon vieux temps et comme ce fut les cas de Dignan Bailly, Jean-Baptiste Mocquey, Biaka Boda, Diallo Telly, Patrice Lumumba etc; ils se font à visage découvert.
L’Afrique actuelle est plus meurtrière que jamais et avouons-le tout net, certains régimes sont tout sauf des régimes de recherche du bien commun, de prospérité partagée pour tous les citoyens. En un mot, le recule démocratique est fort palpable si bien que le souvenir de l’époque des pères de la nation est devenu une obsession. Sénégal, Centrafrique, Burkina Faso, Togo, Tchad, Niger, Congo, RDC, Gabon, Benin, Cameroun, Burundi partout, le schéma est identique. Saisie de la fièvre du 3è mandat, l’Afrique s’est jetée aux trousses de ses constitutions.
Le peuple congolais en souffre présentement avec le bombardement de certaines banlieues par l’aviation présidentielle après une élection controversée rendue possible par le changement de la constitution. Une telle attitude montre bien qu’il n’ y a que le pouvoir qui intéresse les politiques actuels et non un quelconque programme. Les cœurs formolés, endurcis comme des pierres, les Chefs d’Etats refusent de se rendre compte que dans certaines circonstances, le risque de perdre le pouvoir est assuré mais ils en font à leur tête. Espérons tout simplement que la Côte d’Ivoire ne sera pas prise par cette fièvre maligne.