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Politique/La Côte d’Ivoire entretient-elle une démocratie hybride ?

Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net

 Pays d’Afrique de l’Ouest, riche en histoire et en diversité culturelle, la Côte d’Ivoire a connu un parcours politique tumultueux depuis son indépendance en 1960. Aujourd’hui, le pays se définit comme une république démocratique, mais la nature de sa démocratie reste un sujet de débat.

La Côte d’Ivoire se définit, dans sa constitution comme une république démocratique, laïque et sociale. Elle adopte un régime présidentiel avec une séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Toutefois, au-delà de l’aspect constitutionnel, il est essentiel d’analyser la réalité politique et institutionnelle pour déterminer la nature exacte de la démocratie pratiquée dans le pays.

Entre avancées significatives et défis persistants, quelle est la réalité de la démocratie ivoirienne ? Sur le papier, la Côte d’Ivoire dispose d’un cadre institutionnel conforme aux principes démocratiques. La Constitution de 2016, adoptée par référendum, établit un régime présidentiel avec une séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire.

L’un des piliers de toute démocratie véritable est l’indépendance des institutions judiciaires et législatives, mais en Côte d’Ivoire, cette séparation est fragile, ainsi, les politologues classent souvent ce pays parmi les démocraties hybrides. Il s’agit d’un régime qui combine des institutions démocratiques avec des pratiques autoritaires, comme la répression, le verrouillage institutionnel, le clientélisme, etc.

Son défi majeur est de passer d’une démocratie électorale fragile à une démocratie consolidée, fondée sur l’alternance pacifique du pouvoir, le respecte des libertés fondamentales, des institutions fortes et indépendantes, la responsabilisation des élites politiques.

Depuis la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a plongé le pays dans une violence meurtrière, la Côte d’Ivoire a fait des progrès significatifs en matière de stabilité politique et de démocratisation. Les élections de 2015 et 2020, bien que contestées, ont permis une alternance partielle au sein des institutions.

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Le pays a également renforcé ses institutions démocratiques, notamment avec la création de la CEI, la société civile et les médias jouent un rôle croissant dans le débat public, contribuant à la transparence et à la redevabilité.

Malgré ces avancées, la démocratie ivoirienne reste confrontée à plusieurs défis, notamment les élections qui sont souvent marquées par des tensions et des accusations de fraude, comme lors de la présidentielle de 2020, boycottée par une partie de l’opposition. Il y a aussi la polarisation politique entretenue par des clivages entre le Rhdp , parti au pouvoir et l’opposition significative, le Pdci-Rda, le PPA-CI et autres GPS, FPI qui restent profonds, alimentant des tensions sociales et communautaires.

Il faut ajouter à ceux-ci, la liberté d’expression, bien que garantie par la Constitution, la liberté elle est parfois limitée, avec des cas de censure et d’intimidation de journalistes et d’activistes et le système judiciaire est souvent critiqué pour son manque d’indépendance et sa lenteur.

La route vers une démocratie véritable passe par des réformes profondes, a volonté politique des dirigeants et l’implication active de la société civile.