Pluies diluviennes, inondations et morts en cascade/Qui est vraiment coupable ?
Par Haidmond Kaunan et Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.net
Les pluies diluviennes de la nuit du 18 au 19 juin dernier et son cortège de perte en vie humaine et de dégâts matériels se sont beaucoup fait parler d’elles à Abidjan et à l’intérieur du pays. Comme on le dit, il y a eu beaucoup d’encre et de salive. Mais la tempête n’est pas encore passée si on se réfère à l’actualité et aux prévisions météorologiques. Dans un Etat civilisé comme la Côte d’Ivoire toutes les structures compétentes et décideurs sont représentées. L’ordre des architectes, les ministères, de l’environnement, de la construction, le district, les mairies, le Bnetd, l’office national de la protection civile, les opérateurs immobiliers… bref, l’Etat de Côte d’Ivoire. Qui n’a pas joué son rôle de contrôleur? En clair qui est vraiment coupable ?
Pourquoi autorise-t-on l’attribution des lots sur des sommets à Mossikro, dans la commune d’Attécoubé ? Un terrain non viabilisé qui est chaque année objet d’éboulement à la même période. Que dit le schéma directeur d’Abidjan ? Les ministères de l’environnement et de la construction ne savent-ils pas que le quartier de la Rivera dans son ensemble se trouvent sur un sol marécageux ? Que font-ils à ce jour de manière concrète contre l’usage des sachets plastiques et les pneus réchappés dans la ville ? Y a t-il des personnes ou des structures qui contrôlent réellement l’attribution des lots à des particuliers ou à des sociétés immobilières ? A notre avis, à l’exception l’office nationale de la protection civile qui fait son travail et qui prêche dans le désert, tout le monde est coupable. Et l’Etat en tête. Et ce, de peur de perdre son électorat. Si on menace en effet, ce maire perdra son fauteuil, si ce ministre durcit le ton, le régime perdra le pouvoir. La corruption bat son son plein. Personne ne contrôle personne. Mais Dieu et la pluie contrôlent tout. Ils savent qu’à la place de vingt-cinq (25) sacs de ciments, on utilise seulement que cinq (5). Ils savent que sociétés prêtent bénéficient des marchés et ne font pas le travail attendu. La question qu’on se pose et qu’on doit se poser, est ce que ces sociétés, en charge de la fabrication du ciment respecte-t-elles les normes de dosage. Jadis, le ciment avait une capacité de résistance telle que l’eau ne pouvait le détrôner. Mais de nos jours, avec la prolifération de plusieurs structures, c’est la course à l’argent, au point qu’on ne contrôle rien. On construit comme on veut et « s’en fout la mort ». « Aucun opérateur immobilier ne prend le soin de se faire assister par soit un cabinet expert en construction, ou même par le Bnetd ou encore par le Lbtp en vue connaitre quel type de matériau correspond au sol sur lequel l’on doit bâtir sa maison », constate M.G qui dénonce le laxisme de ces véreux opérateurs sans foi.