Nouvelles armes de Poutine/Une réelle menace ou un effet d’annonce
En avertissant que son pays dispose d’une panoplie de nouvelles armes, le président russe reprend le moyen de chantage des dirigeants de l’ère soviétique. C’était un discours dans la tonalité de ceux que prononçaient Staline ou Krouchtchev dans les années les plus tendues de la guerre froide. À la différence près que pour accompagner l’intimidation, il y avait sur grand écran derrière Vladimir Poutine une vidéo d’images de synthèse montrant un missile de croisière à propulsion nucléaire capable de survoler les pôles à très basse altitude pour échapper aux défenses américaines, avant d’aller frapper la Floride… Et au passage, sans doute, de vitrifier Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump proche de Palm Beach.
L’énumération du nouvel arsenal russe
Il est extrêmement douteux, que Poutine dispose ou même soit prêt d’accéder à la totalité de la panoplie décrite. Pour autant, et même si la Russie se retrouve avec une économie très affaiblie, elle dispose encore d’une industrie d’armement pointue et de chercheurs de haut niveau. Ce serait une grave erreur de sous-estimer ses capacités d’innovation et de développement. Les deux coréens viennent de prouver qu’avec des moyens presque artisanaux, une économie arriérée et un féroce embargo ils étaient capables de fabriquer des bombes nucléaires et de concevoir des missiles intercontinentaux, alors les russes… Après la chute du mur, les Etats-Unis ont continué à considérer l’ex- Urss comme un ennemi potentiel. Ils n’ont eu de cesse d’encercler son territoire et de positionner au plus près leurs armes, intégrant dans l’Otan d’ex pays du pacte de Varsovie. Cette politique ne pouvait déboucher que sur un raidissement des russes : rappelons-nous qu’en 1962 Kennedy était prêt à déclencher une guerre nucléaire parce que des missiles soviétiques étaient installés aux portes de la Floride, à Cuba. Le président russe s’est montré jusqu’à ce jour particulièrement habile et ne fait rien sans raison. Avec peu de moyens, il a tenu la dragée haute aux Américains en Syrie en dépit de toute leur armada. Ses déclarations procèdent de l’intimidation sur le thème : « ne touchez pas à notre territoire car nous avons plus que jamais le moyen de vous faire très mal ». Une déclaration qui semble impressionnante mais laisse dubitative.
Source : lepoint.fr