Par Michel Mangou – Afrique Matin.Net
Fidèle à sa position depuis l’annonce par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, de procéder à une révision de la constitution, le Front National Démocratique et Réformiste (FNDR), parti politique d’opposition d’obédience nationaliste, estime que cette initiative est inopportune. Il propose que les efforts des gouvernants se concentrent sur les problèmes de sécurité des biens et des personnes ainsi que des frontières, la réduction de la pauvreté, la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés en vue d’une réconciliation vraie sont les problèmes les plus cruciaux à régler avant d’envisager une révision de la loi fondamentale.
« Le FNDR (front national démocratique et réformiste) avait déjà donné sa position dans les medias sur la révision constitutionnelle. Aujourd’hui maintenant il s’agit de doter la Côte d’ivoire d’une nouvelle constitution lui permettant de passer de la deuxième république à la troisième république. Notre position est la même et ne saurait varier d’un iota, cette initiative est inopportune. La réconciliation nationale, le retour de tous les exilés, l’adoption d’une politique rigoureuse de contrôle et de sécurisation de nos frontières poreuses, le règlement des interminables conflits intercommunautaires , la distinction entre nationaux et étrangers, la question du foncier rural, la lutte contre la pauvreté et la vie chère constituent pour le FNDR un préalable avant toute chose. Voici réellement ce qui intéresse les ivoiriens à l’heure actuelle.
Il est raisonnable de comprendre que l’environnement socio-politique actuel est loin d’être encore apaisé comme on le pense. Alors nous ne comprenons pas l’obstination du pouvoir et ses alliés de nous doter précipitamment d’une nouvelle constitution. Comme élément nouveau, nous constatons impuissamment que la famine est en train de s’installer aux portes de la côte d’ivoire et au lieu de chercher à régler cette urgence, l’ivoirien qui ne s’est plus à quel saint se vouer sera appelé à voter le ventre creux pour une nouvelle constitution. « Un homme qui a faim n’est pas un homme libre » a dit le père fondateur Félix Houphouët Boigny.
Ne serait-il pas raisonnable de penser éventuellement à une révision constitutionnelle en 2019 (qui exclut l’idée de briguer un 3ème mandat) seulement après avoir procédé à une véritable réconciliation nationale qui soit réconciliante, après avoir mis la population ivoirienne en sécurité (le phénomène des microbes, le terrorisme …..) ?
Le Fndr appelle à la vigilance de tous les ivoiriens, car aussi passionnant qu’est ce débat actuel, il ne devrait pas pour autant nous détourner de l’essentiel.
Par contre il est important de procéder à la révision et à la mise à jour de la liste électorale afin que chaque citoyen soit pris en compte et puisse participer aux élections législatives, municipales et régionales à venir. Nous profitons pour lancer un appel à nos militants et sympathisants, aux nouveaux majeurs par rapport à l’opération de la révision de la liste électorale. »
Fait à Abidjan le 16 Juin 2016
Le Président-Fondateur du Fndr
Didier BROU.
