Nomination par décret d’un Chef de l’opposition: Danièle Boni Claverie dénonce « un plan commun »…
Par OBIANG N – Afrique Matin.Net
La désignation d’un chef de l’opposition par le pouvoir fait grincer des dents au sein de la grande famille de gauche. La réaction la plus significative est celle de Danièle Boni Claverie, présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (UDR). « Nous ne pouvons accepter qu’on veuille nous imposer un chef de file désigné par le Pouvoir. Une telle mesure apparaîtrait comme un habit taillé sur mesure pour une seule personne. Nous refusons cette immixtion du Pouvoir d’Etat dans une décision exclusivement réservée à l’opposition car le prétexte trouvé par les actuels occupants du palais présidentiel est loin de la convaincre », martèle la présidente de l’UDR qui trouve un tel projet « peu pertinent ».
L’ancienne ministre de la communication reconnue pour son langage sans ambages qui trouve cette décision emprunte d’incongruités ne manque pas de s’interroger: « Et si le candidat n’a pas de parti, s’il n’est pas leader d’un parti politique ? » parce qu’il ne faut oublier, selon ses termes, que la Présidentielle est un rendez vous d’un individu avec le peuple. Ce qui revient certainement à dire que n’importe quel citoyen peut se présenter même sans étiquette d’un parti politique.
Pour rappel, elle dit ceci: « depuis 2012 qu’un avant projet avait été élaboré au sein du Cadre permanent de discussion (CPD). Une première mouture dans laquelle, il n’est jamais apparu, la désignation d’un chef de file. C’est plus tard, au cours d’un séminaire organisé par le NDI (National Democratic Institut Ndlr), que j’ai moi-même fait cette proposition qui a été aussitôt rejetée par l’ensemble de l’opposition dont Affi N’guessan ».
Elle trouve donc incompréhensible que plusieurs années après, sa proposition rejetée viennent meubler un conseil des ministre qui institue, sans consultation des partis de l’opposition, un statut faisant d’Affi N’guessan le chef de l’opposition. Selon la président de l’UDR, il aurait été plus démocratique de se baser sur les législatives et non la présidentielle. « si l’idée était acceptée, elle ne peut sortir que des élections législatives qui désigneraient le parti ayant le plus de députés qui donnerait ainsi un Chef de file», a-t-elle indiqué.
« Aujourd’hui je suis fort surpris face à ce projet de loi fixant les critères de désignation d’un Chef de file contrairement à ce que l’opposition a toujours exprimé. Je refuse cela », proteste Danièle Boni Claverie qui reste officiellement la première personnalité politique à se prononcer, jusqu’à ce jour sur cette décision.