Niger : 17 morts et 11 disparus dans une nouvelle attaque à la frontière malienne
Dix-sept soldats nigériens ont été tués mardi et 11 sont portés disparus après une attaque près de la frontière malienne dans la région de Tillabéri (ouest), où quatre soldats américains et cinq militaires du Niger étaient tombés dans une embuscade en 2017.
Ce bilan provisoire pourrait s’alourdir, selon une source sécuritaire qui parle d’une “attaque terroriste” près du village de Tongo Tongo.
Un peu plus tôt, une autre source sécuritaire avait indiqué qu’une patrouille de l’armée était “tombée mardi après-midi dans une embuscade tendue par des hommes armés, plusieurs blessés ont été évacués à Niamey”.
Un des véhicules a “sauté sur un engin explosif”, selon une troisième source sécuritaire, qui précise que des opérations de ratissage étaient en cours mercredi matin.
Selon le site nigérien Actuniger, une patrouille constituée de 52 soldats nigériens “est tombée dans une embuscade d’individus lourdement armés mardi aux environs de 15H00 (14H00 GMT) à Baley Beri, près de Tongo Tongo” et “les combats d’une rare violence” ont “duré plus de deux heures”.
L’attaque de 2017 revendiquée par l’Etat Islamique
“Vingt-deux soldats ont pu rejoindre la base de Ouallam à bord de trois véhicules” et “les autres sont toujours portés disparus”, poursuit le site, sur la base de “sources locales et sécuritaires”.
Le 4 octobre 2017, quatre soldats américains et cinq militaires nigériens avaient été tués par des jihadistes venus à bord d’une dizaine de véhicules et d’une vingtaine de motos à hauteur du village de Tongo Tongo, situé à environ 80 km au nord-ouest de Ouallam (une centaine de km de Niamey) et à une vingtaine de km de la frontière avec le Mali.
Le Pentagone avait ensuite expliqué que le but de l’opération américano-nigérienne était de capturer un chef du groupe jihadiste “Etat islamique dans le Grand Sahara” (EIGS), Doundoun Cheffou, soupçonné d‘être impliqué dans l’enlèvement de l’humanitaire américain Jeffery Woodke.
L’attaque contre les soldats américains et nigériens avait été revendiquée par l’EIGS.
Depuis 2018, l’ONU s’inquiète de la persistance de l’insécurité dans la région de Tillabéri, théâtre de nombreuses incursions de groupes jihadistes et de violences inter-communautaires.
L’armée nigérienne s’est déployée massivement fin 2018 dans la région pour chasser les combattants islamistes venus du Mali et du Burkina Faso.
Lundi, les forces de sécurité avaient perdu un homme en repoussant une “attaque terroriste contre la prison de haute sécurité de Koutoukalé” (à 50 km au nord de Niamey), l‘établissement pénitentiaire le mieux gardé du Niger où sont détenus de nombreux jihadistes.
Les assaillants, qui avaient notamment utilisé une voiture de Médecins sans frontières volée dans un camp de réfugiés à la frontière malienne, avaient fui vers cette même frontière du Nord.
Pays pauvre du Sahel, le Niger vit en permanence sous la menace d’attaques des groupes jihadistes sahéliens dans l’Ouest et le Nord ainsi que de celles de Boko Haram dans le Sud-Est. Les forces de sécurité sont perpétuellement sur le qui-vive et Niamey, la capitale, est très militarisée.
Le pays accueille des bases militaires française et américaine et une base logistique allemande.
AFP