Mendicité/L’Etat, au banc des accusés
Par Haidmond Kaunan-correspondant permanent/afriquematin.net
« Celui qui fait de la mendicité son travail sera maltraité par les anges. Il se retrouvera avec un crâne sans chair le jour de la résurrection, avant d’arriver sur le lieu du jugement », conseillait le prophète Mohamed dans son Hadis. Ceci pour montrer que l’islam condamne la mendicité professionnelle. Et le verset 60 de la sourate 9 du coran stipule que « les aumônes ne sont destinées qu’aux pauvres, aux miséreux et à l’étranger de passage en vue de leur permettre de s’acquitter de leurs dettes ». C’est -à -dire qu’on ne devrait pas demander l’aumône mais l’Eternel Dieu à travers le coran invite les fidèles à se souvenir de ses bienfaits et de soutenir par conséquent le pauvre qui n’est autre que l’orphelin, l’aveugle et le boiteux. Cependant force est de constater l’existence d’une mendicité organisée dans touts les points stratégiques de la ville d’Abidjan et les villes de l’intérieur du pays. La Côte d’Ivoire, pourrait- on dire, représente pour beaucoup de nations « une terre promise où coulent le lait et le miel ». Sachant qu’on convoie des femmes et des enfants depuis d’autres pays pour les déverser dans le nôtre en vue de s’adonner à la mendicité.
A votre passage au rond point d’Adjamé vous vous retrouvez accosté par soit une adolescente soit un (e) innocent(e) qui ne lâche aucun mot. Il suffit d’être habitué à ce mouvement quotidien pour réaliser qu’on vous réclame des pièces de monnaie. Des femmes pleines de vie, balai à la main, faisant semblant de balayer les trottoirs de la route vous lancent « le boss, monsieur, madame, mon fils j’ai soif. Achète-moi à boire ». Une autre forme de mendicité professionnelle. Or elles ne sont pas des balayeuses reconnues par la structure employeuse. Les vraies balayeuses de trottoirs sont très matinales. Elles font leur travail de bonne heure et vaquent à d’autres préoccupations. La mendicité est devenue un autre fléau qui a atteint son point culminant dans notre pays. Au point d’assassiner la morale. Des bras valides préfèrent le statut de mendiant. A preuve un homme plein d’énergie connu désormais du grand public se veut victime du régime défunt. Il aurait été reproché d’être un non national donc traqué jusqu’à perdre tous ses biens. Aujourd’hui c’est un mendiant professionnel. Il change chaque jour de site pour attirer l’attention des populations en installant ses écriteaux et photos avec des commentaires tout en brandissant une ordonnance qui date de 2015. Or il est venu à la mendicité selon lui, depuis 2014 et fait une recette de plus de dix milles francs par jour. Comme un cadre de l’administration. Et il ne songe guère à se reconvertir en un homme digne. C’est une mendicité politique. Une pléthore de mendiants dans les rues du Plateau et devant des mosquées ! D’autre part, cette autre forme de mendicité consiste pour certains gagne-gros de convoyer des compatriotes pour exercer ce métier. N.C. qui a requis l’anonymat indique « qu’il est venu à Abidjan par le canal d’un de ses « frères qui dit qu’en Côte d’Ivoire, on gagne facilement de l’argent. Il suffit d’être malin et tu as de l’argent », confie ce jeune plein de vigueur.Les exemples sont légions et le gouvernement qui en avait pris la décision d’éradiquer ce fléau reste toujours muet. Sous le couvert de l’anonymat, un Imam accuse le gouvernement ivoirien de ne rien faire, mais plutôt qui encourage ce désordre. « Le régime actuel avait fait voter une loi contre les mendiants mais ne l’applique jamais. Avant d’ajouter que la mendicité est condamnée par l’Islam, elle doit donc être sanctionnée. Au Sénégal est un pays à 94% musulman qui a mis les mendiants au pays en les raflant. Idem pour la Mauritanie, un pays islamique qui rafle les mendiants pour les déposer hors de sa frontière », a-t-il révélé. Les autorités doivent reprendre les choses en main, car Abidjan est saturée de mendiants. Comme le lundi 5 août 2013 , il faut débarrasser carrefours et boulevards de ces envahisseurs.