Mali/Le maire d’une commune enlevé
Par Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.net avec rfi.fr
Un différend opposait le maire de la localité de Sougoulbé, située dans le centre du Mali et un de ses parents. Pomme de discorde : une dette qu’aurait contractée l’édile. Pour régler l’affaire, une plainte est déposée auprès des présumés jihadistes, qui sont à un jet de pierre du village et qui contrôlent tout.
La plainte est enregistrée, une convocation est adressée au maire. Il ne répond pas. Une seconde convocation, une troisième… Et là, ces derniers, rendant sur place justice, envoient une équipe d’hommes armés pour enlever le premier magistrat de la commune.
Son rapt se déroule dans une mosquée. Le voilà dans l’antre des maîtres des lieux. Deux heures après, ceux-ci rendent leur verdict. Soit il rembourse la somme de 1,9 millions de francs Cfa (environ 2900 euros), soit il subit une épreuve douloureuse.
Immédiatement ses parents, qui vivent à Bamako, mobilisent la somme qui est remise aux « malfrats » qui, à leur tour, la rendent au plaignant. L’affaire terminée, le maire a regagné sa commune comme si une page était tournée. Ainsi dans certaines localités au Mali, l’administration est inexistante et ce sont les djiahadistes qui se montrent maîtres des lieux, en qui les populations se reconnaissent comme interlocuteurs légitimes. Et cet enlèvement procédé le lundi 04 décembre illustre bien cette situation.