Lutte anti-tabac/Les autorités doivent prendre leur responsabilité pour éradiquer ce tueur silencieux

Par Pacôme Gneninhou/ afriquematin.net, info : Yann Dominique N’guessan

 Selon une enquête réalisée en 2005, le cout de prise en charge annuelle  des maladies liées au tabac est supérieur aux recettes générées par la taxe  sur le tabac et est évalué à  plus de 28 milliards FCFA  Le taux  de prévalence du tabagisme est estimé à 14,6% de la population générale. Le tabagisme est incriminé dans 90% des cancers d poumons, 33,1% de personnes sont exposées a la fumée  secondaire  avec plus de 5000 décès par an.

Ce constat alarmant a interpellé le gouvernement ivoirien au mois d’aout 2010 de poser un acte majeur  en ratifiant  la  convention cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte antitabac (CCLAT) et  en  2012, un décret a été pris par le même gouvernement  interdisant de fumer  dans les lieux publics. Cependant, six (6) ans, après le constat reste amer, car l’interdiction de fumer dans les  lieux publics  bute contre l’impénitence des populations, vieux comme jeunes. Dans les transports en commun, plusieurs machinistes ne se gênent pas malgré la présence des passagers et pour éviter des altercations, ceux-ci sont obligés de subir l’inhalation des nuages de fumés,  propulsés dans leurs narines. Dans les   espaces de détente, les affiches d’interdiction de fumer sont quasi inexistantes. Par ailleurs, la forte activité  des firmes de fabrication et de distribution en gros de produits du tabac et importateurs influence fortement les initiatives et autres politique de lutte  antitabac en Côte d’Ivoire. A constater par les affiches publicitaires,  valorisant  la cigarette, qui sont  placardées en grand caractère à tous les coins de rue dans les villes ainsi que la forte prolifération des paquets  de cigarettes incitant les jeunes à fumer. Rappelons qu’après  la signature de  ratification, un draft de l’avant- projet de loi antitabac a été élaboré en 2012, et le 17 septembre 2014, cette loi antitabac  a été adoptée en conseil des ministres. Quelques jours plus tard,  elle fut soumise au Conseil  économique et social, environnemental et culturel pour avis et observations.  Malheureusement, ce projet de loi n’a pas encore  été présenté au parlement pour adoption.  Face à ce drame «  le gouvernement  doit prendre ses responsabilités à travers cette loi  comme le préconise l’article 2 alinéas 1 de ladite convention à  l’endroit des signataires afin de sauver des vies » a déclaré Tall Lacina, président du Club Universitaire Unesco pour la lutte contre la drogue et les autres pandémies (CLUBCOD) et réseau des ONG actives pour le contrôle du tabac en Cote d’Ivoire (ROCTA-CI) lors d’une conférence de presse tenue le 31 juillet 2018 dernier dans les les locaux de la Céréao à Cocody-Aghien.

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