Liban/Des Syriennes transformées en esclaves sexuelles
Par Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.net /rfi.fr
En depuis début du mois d’avril, la police libanaise a démantelé plusieurs réseaux de traite de l’être humain. Plus d’une centaine de jeunes syriennes, soumises aux pires formes d’esclavage sexuel, ont été libérées. Pour cent mille livres l’heure (60 euros), les filles sont contraintes d’exécuter tous les caprices du client, même les plus répugnants. Toute la somme, ainsi que le pourboire, sont remis aux proxénètes. Les filles sont uniquement nourries et entretenues afin de rester « belles et attirantes ». Elles ne sortent jamais, sauf pour subir un avortement en cas de grossesse. L’une d’elles, qui aurait essayé de s’enfuir, a eu la langue tranchée pour servir d’exemple à celles qui seraient tentées de confier leur histoire à un client. Cette tragédie inhumaine aurait pu se poursuivre pendant longtemps si quatre filles n’avaient pas réussi à s’enfuir au début du mois d’avril, à l’occasion du vendredi saint catholique. Emmenées au commissariat dans une banlieue de Beyrouth par un chauffeur de minibus, elles ont guidé les policiers vers les deux « hôtels », où elles étaient séquestrées. Soixante-et-onze (71) jeunes filles ont été libérées, et une vingtaine de gardes (hommes et femmes) et proxénètes ont été arrêtés. Prévenu de justesse, le chef du réseau, qui disposait de « couvertures » au sein de la police, a pu s’enfuir. Quatre de ses complices libanais ont été appréhendés. Après ce scandale, la police des mœurs a redoublé d’efforts pour traquer les intermédiaires, les proxénètes et fermer les maisons closes.