Leonardo Vaquero, Directeur Général de l’hôtel « Palm Camayenne » de Conakry: « Nous nous sommes investis dans la formation ».
Par JUSTIN KASSY à Conakry – Afrique Matin.Net
Dans la Commune de Dixinn, précisément au quartier Camayenne, au bord de l’océan atlantique qui déverse chaque minute et heure ses vagues sur le littoral, se dresse fièrement et jalousement un hôtel de 5 Etoiles : « Palm Camayenne ». Depuis quatre ans, il est dirigé par Mr Leonardo Vaquero, un amoureux du Tourisme, de l’Art et de tout ce qui touche à l’homme. De par son génie-créateur, il lui a imprimé une image et une allure humaine attrayante. Aujourd’hui, les touristes qui prennent la destination guinée-Conakry ne jurent que par ce complexe hôtelier. Au cours d’un de nos voyages à Conakry, nous l’avons rencontré. Nous donnons l’occasion de découvrir l’homme, ce Directeur hors-pair dont l’ouvrage touristique fait la grande fierté du pays d’Alpha Condé.
Mr Leonardo Vaquero, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Je suis Leonardo Vaquero, Directeur général de l’hôtel « Palm Camayenne » à Conakry depuis le 15 juin 2013.
*Comment êtes-vous venu dans l’hôtellerie ?
Je suis dans l’hôtellerie il y a environ une vingtaine d’années. Je m’y suis formé dans une école de référence mondiale en Europe. J’ai commencé en 1999 en travaillant pour une compagnie allemande en Espagne. Ensuite, j’ai fait d’autres compagnies internationales et d’autres pays. J’ai fait l’Egypte, l’Irlande, Argentine, France, Espagne, etc. Et voilà que depuis 2013, je suis à Conakry.
*L’expérience ! Vous devriez en avoir dans ce domaine ?
C’est vrai que l’expérience diffère d’un pays à l’autre. Cela m’a donné d’un côté, une capacité d’adaptation et surtout de partage. Parce qu’on doit adapter les structures aux coutumes de chaque pays. Après plusieurs expériences, on a la capacité de s’adapter très rapidement et d’être accepté par tes collaborateurs. C’est à la personne de s’adapter. Car, on n’est pas chez soi. Tu dois connaître rapidement les coutumes et surtout gagner la confiance des différentes équipes à gérer. C’est cela le plus important. Après il y a l’aspect professionnel où il faut apprendre la gastronomie, la typologie des services, les besoins du client. Il y a aussi et surtout le côté humain.
*En Guinée, vous vous êtes adapté facilement à ce que je sache ?
Facilement. Parce qu’avec l’expérience acquise dans les différents pays où je suis passé, tout est parti comme sur des roulettes. C’est cette capacité d’adaptation qui m’a permis, de manière très rapide, de connaître les coutumes de chaque pays et de partager les aspects que mes collaborateurs apprécient. Ca fait qu’après quelques temps, on n’est plus étranger. On fait partie intégrante de la population du pays où on vit.
*Comment « Palm Camayenne » fonctionne-t-il en Guinée?
L’hôtel appartient à une compagnie espagnole, mais les capitaux sont congolais. Le propriétaire est Congolais. Mais les compagnies et les associés sont en Espagne. Ici, malheureusement les gens ne connaissent que l’hôtel. Mais notre compagnie est une compagnie de construction, d’architecture et génie de grands projets. On a des projets comme l’université « Sassou Nguesso » au Congo-Brazza, qui va être l’université la plus grande de l’Afrique. On a aussi plusieurs projets de construction de logements de luxe en Guinée Equatoriale, l’université américaine en Guinée Equatoriale et tant d’autres projets. Ici le Président de la République voulait renouveler l’hôtel de référence depuis 1964 en Guinée comme le premier « 5 Etoiles ». La proposition est arrivée à notre propriétaire. Il a alors décidé de commencer à créer une chaîne hôtelière. C’est notre premier hôtel. Les autres chaînes viendront dans le futur.
*Comment vous vous sentez-vous à Conakry avec cet Hôtel ?
Ca n’a pas été facile pour deux raisons : – raison naturelle du pays. On est dans une période de changement permanent depuis 2013 avec l’arrivée de la Démocratie depuis2010, le Président Alpha Condé, etc. Malheureusement après, on a eu plus de changement avec Ebola, des périodes avec les élections législatives, à nouveau les élections Présidentielles en 2015. Il y a eu beaucoup de changements dans le pays qui, logiquement t’obligent à d’adapter à chaque fois, à une nouvelle réalité. Il y a aussi le coté formation du personnel. Quand nous sommes arrivés en 2013, disons-le tout net, il n’y avait pas de professionnels aptes pour un « 5 Etoiles ». Nous nous sommes investis dans la formation. Aujourd’hui, heureusement, pour vous donner une référence, au début, on avait autour de 17 expatriés pour garantir les services et former les gens. Nous avons au jour d’aujourd’hui, 6 expatriés et un nombre important de chefs de Départements. La Gouvernante est Guinéenne, le Chef de la Réception est Guinéenne, la Responsable de la Buanderie, la Directrice Commerciale, etc. On a plusieurs cadres bien formés de nos jours. Si la Compagnie continue de grandir, c’est mon souhait d’ailleurs, nous aurons de nouveaux hôtels dans d’autres pays africains. Nous n’hésiterons pas à les y envoyer. Il arrivera un moment où, on pourra exporter les talents guinéens dans d’autres pays d’Afrique.
Quelle est la capacité d’accueil de votre Hôtel ?
Nous avons 123 chambres. Nous ne sommes pas un grand hôtel. Mais notre établissement a été défini pour être un hôtel de « 5 Etoiles-luxe ». Les tailles des chambres sont considérables. Nous avons « 21 Junior-Suite ». Normalement, le nombre de « Junior-Suite » dans un hôtel c’est moi. Mais notre clientèle est une clientèle d’affaires. Des politiciens de taille internationale, des gens d’un certain seul social exigent un produit de qualité. Nous avons deux Restaurants : le Restaurant la Paillote qui se trouve à côté de la piscine de la plage, côté de l’océan Atlantique- le restaurant « la Pretoria la Doche lita », restaurant gastronomique italien qui ouvre pour l’instant tous les soirs. Mais le mois prochain, on va ouvrir pour le déjeuner. A cause de son programme qui va changer ; parce que la demande est forte.
* L’hôtel« Palm Camayenne » rime avec les soirées de gala, les concerts, les cérémonies artistiques, culturelles. Est-ce une politique dans la droite ligne de votre établissement ?
Je pense que c’est la continuation de la tradition de l’hôtel Palm Camayenne qui, depuis 1964 est la référence au niveau culturel. Il y avait de grands orchestres nationaux de la Guinée comme les « Sofa camayenne ». C’est dans cet hôtel qu’est né cet orchestre. Jeannot Williams, actuel Directeur national des Arts, homme de culture, est l’un des fondateurs de ce groupe. Il est l’une des bibliothèques vivante de la Culture guinéenne. Après, il y a eu des artistes de notoriété qui sont passés dans cet hôtel. La promotion culturelle et les actions sociales font partie de la philosophie de la compagnie et à titre personnel .Dans tous les pays où nous sommes présents, la compagnie s’investit dans la promotion culturelle et sociale avec l’ouverture des écoles, le financement des équipes sportives, la promotion culturelle, etc. Au Palm Camayenne, nous sommes depuis 2013, les principaux mécènes culturels de la Guinée. Ailleurs, au Palais du Peuple, au stade de Nongo, nous organisons aussi des événements, en qualité de Sponsors, de partenaires de presque tous les promoteurs musicaux de la place.
Depuis 2013, les programmes culturels que nous présentons chaque année vont de mieux en mieux. Cette année, on a en quantité énorme avec des artistes internationaux. Avant, c’était presqu’un rêve pour les Guinéens de penser que des artistes comme : Davido, Blacken, DJoussoufa, Booba, Soprano…pouvaient venir se produire en Guinée. L’année prochaine, on va faire aussi le premier Festival international de Jazz de Conakry avec des têtes d’affiche de vraies références internationales de Jazz. Ce sera avec la « fondation Benpepa Riva ». On aura aussi le projet « fodanap », qui est un programme de promotion de peintres guinéens, qui font des expositions itinérantes dans notre Restaurant La Paillote.
On fera le projet qui inclut la formation des écrivains guinéens et la publication des romans écrits par des écrivains Guinéens, imprimés par des imprimeries guinéennes et édités par un éditeur guinéen. Qui racontent des histoires qui se déroulent en Guinée adressées aux adolescents. C’est une manière de partager des problèmes et de donner des réponses à des situations à travers la lecture. Cinq romans ont été déjà publiés. Cette année, le sixième sera publié. On finance aussi l’entreprise « Wakilaré ». Une petite entreprise créée par deux expatriés travaillant dans une Ambassade pour les handicapés. Un cordonnier Italien est venu de son Italie natale pour les former à la fabrication de sandales. Ils ont une Boutique à Kaloum(le Plateau guinéen) et une autre ici à l’hôtel. Ils ont commencé à fabriquer des sacs à main des femmes. La qualité de leur travail est reconnue par tous à Conakry.
*Citez-nous quelques uns des ROMANS publiés ?
Il y a :
- Victime de l’Amour
- Les fleurs de l’âme
- La lune
*Etes-vous content du résultat?
Je suis content du résultat. Parce qu’après quatre ans, le professionnalisme et le savoir-faire de toutes les personnes liées au « Palm Camayenne » n’ont rien à voir avec ce que nous avions en 2013. C’est cela la vraie réussite. Parce qu’elle touche le côté humain. On doit se battre pour résister à l’adversité et à la concurrence. Il faut dire que malgré tout, l’espoir est permis. Parce que le pays a encore la capacité d’attirer des investisseurs.
*Quel est votre souhait ?
C’est que tous les espoirs qu’on a en Guinée depuis des années deviennent réalité.