Le Révérend Soko Waza, Président du CPDL: « Notre constitution est maudite c’est pourquoi elle est source de crises. Il faut une concertation sociale et politique après les élections ».
Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net
« Notre constitution est maudite c’est pourquoi elle est source de crises. Il faut une concertation sociale et politique après les élections ». C’est le constat fait par le Révérend Soko Waza, Président du Congrès du Peuple pour le Développent et la Liberté (CPDL) devant la presse nationale et international le vendredi 23 octobre 2015 au siège de son parti à Abidjan commune de yopougon. A deux jours de la présidentielle, le porte-parole adjoint de CNC s’est dit interpellé par le climat sociopolitique à la veille de cette élection présidentielle, parce que pour lui, la Côte d’Ivoire est devenue une abonnée des crise postes électorales. Dans cette déclaration qui vous est proposée intégralement, le Président du CPDL lance un appel au calme, à la veille de l’élection présidentielle et propose au futur président élu, l’organisation d’une concertation sociale et politique afin de mettre un terme aux crises successives liées aux élections. Prenez le temps de la lire!
DECLARATION DU CONGRES DU PEUPLE POUR LE DEVELOPPEMENT ET LA LIBERTE ( C.P.D.L) du VENDREDI 23 OCTOBRE 2015
THEME : « POUR LA COTE D’IVOIRE, POURQUOI NOUS LANCONS UN APPEL AU CALME ? »
De l’historique des troubles lors des élections présidentielles et des changements de pouvoir en Côte d’Ivoire
Après les indépendances, les chefs d’Etat ont peu changé en Afrique, ou presque exclusivement par coup d’Etat parce que la longévité au pouvoir semblait être la chose, sous les tropiques, la mieux partagée. Aujourd’hui, avec l’avènement de la démocratie, l’élection est devenue la nouvelle règle, mais la succession est toujours loin de bien se passer. C’est malheureusement le cas de la Côte d’Ivoire où nous n’avons pas encore eu l’occasion d’assister à un passage de témoin sans ambages. Le changement de pouvoir se déroule presque toujours dans les tensions, les violences et la douleur. Et pour cause,
- 1993 : Mort du président Houphouët-Boigny, le passage en force contre les règles de l’art du président HENRI KONAN BEDIE pour faire barrage aux velléités du Premier Ministre d’alors qui nourrissait visiblement le désir de s’accaparer du pouvoir.
- 1995 : Boycott actif du front républicain (F.P.I et R.D.R) de l’élection présidentielle de 1995 dont le bilan se résume en plusieurs blessés, des morts et des prisonniers associé à une supposé tentative de coup d’état qui a donné lieu au débarquement du chef d’état-major.
- 1999 : coup d’état militaire
- 2000 : Elections calamiteuses avec des centaines de morts et des violences atroces. Charnier de Yopougon. Nous avons connu deux (02) présidents. L’armée dans la rue.
- 2010 : Election avec deux présidents et deux gouvernements. Une guerre totale avec plus de 3000 Morts.
De la description de la situation sociopolitique actuelle
A 48H de l’élection présidentielle 2015 et de seulement quelques heures de la fin de la campagne électorale, il nous revient de faire le triste constat suivant:
- Brutalité policière à l’encontre des militants et leaders de l’opposition
- Campagne électorale morose et timide ce qui dénote du désintérêt de la population
- L’appel au boycott de certains candidats et partis politiques pour dénoncer la fraude
- L’absence de dialogue avec l’opposition significative notamment la C.N.C
- Le manque d’engouement pour le retrait des cartes d’électeurs
- La peur qui habite beaucoup d’ivoiriennes et d’ivoiriens liée au déroulement du scrutin
- L’emprisonnement de plusieurs militants et leaders de l’opposition
- Les mêmes acteurs dans un jeu de rôle différents
- L’interdiction de manifester son mécontentement dans les rues
- L’indifférence totale de la communauté internationale
Toutes ces observations présentent clairement un climat délétère et annoncent des horizons sombres qui nous laissent croire que peut-être, nous sommes à 48H d’une autre grande crise. Ceci justifie notre inquiétude et notre peur pour la Côte d’Ivoire.
POURQUOI NOUS LANCONS UN APPEL AU CALME ?
Au vu de tout ce qui précède, nous pouvons dire que les crises surviennent de l’injustice, du manque de dialogue politique, du manque de communication, d’un processus électorale où certains se sentent disqualifiés dès le départ. On pourrait en citer une multitude.
Nous voulons lancer un appel à tous les acteurs du jeu politique et électoral en Côte d’Ivoire notamment les leaders politiques, les candidats, les acteurs du processus électoral, car c’est d’eux qu’il s’agit en première ligne.
Au nom de la Côte d’Ivoire, pour la Côte d’Ivoire et pour le peuple de Côte d’Ivoire, nous lançons un appel au calme, à l’abandon de toutes sortes de violences, d’actes qui pourraient mettre en péril le pays et son peuple.
Les Ivoiriennes et ivoiriens ont trop soufferts, il y a eu trop de morts, trop de cicatrices, trop de destruction en seulement 25 ans. Trop c’est trop.
Nous invitons tous les acteurs politiques, les leaders politiques à faire eux même le bilan de ces 25 dernières années et à en tirer les conséquences. Nous n’avons plus besoin d’une autre violence, d’une autre guerre, d’une autre crise. Nous appelons à la conscience de chaque leader et acteurs politiques au nom de la Côte d’Ivoire et pour le peuple de Côte d’Ivoire qui paie chaque fois, le lourd tribu de nos mauvais choix politiques.
Que cette année 2015, ne soit plus comme les autres années afin que pour une fois, nous sortions définitivement des crises. Moi en tant que leader du Congrès du Peuple pour la Démocratie et la Liberté, j’interpelle, tous les autres leaders et acteurs politiques et les appelle au calme, à renoncer à toutes les voies de violences. J’appelle les acteurs du processus électoral au respect de leur serment et engagement.
J’appelle le chef de l’Etat à comprendre le mécontentement de certains de ses concitoyens qui ne partagent pas sa vision et sa politique ce qui est tout à fait normal car personne ne fait l’unanimité. Je l’invite à garantir une situation apaisée et calme et à trouver les moyens de garantir le respect de toutes les lois de la république afin d’éviter d’avoir des élections avec des morts. Je lance cet appel au chef de l’Etat d’écouter beaucoup plus encore ses concitoyens et particulièrement son opposition et la voix des sans voix car quand les gens ne se sentent pas écoutés, il y a des choses qui deviennent incontrôlables.
J’appelle tous les leaders politiques et acteurs du processus électoral, à sortir de la logique de la violence pour s’inscrire dans une logique de paix avec le respect des lois de la république. L’heure n’est plus à la guerre, mais à la préparation d’un lendemain meilleur pour une Côte d’Ivoire plus unie et qui gagne.
IL YA UNE VIE APRES LE 25 OCTOBRE ET LE COMBAT POLITIQUE CONTINUE TOUJOURS………
POUR LA COTE D IVOIRE NOUS DISONS NON AUX VIOLENCES ELECTORALES ET LANCONS UN APPEL AU CALME
Je n’accepte plus de vivre dans une Côte d’Ivoire Violente pendant les périodes d’élections présidentielles pour moi-même et pour tout le peuple de cote d’ivoire
UN APPEL A LA CONCERTATION SOCIALE ET POLITIQUE
Nous lançons un appel à la concertation sociale et politique à l’endroit de celui qui sera en charge de la Côte d’Ivoire après le 25 Octobre 2015 afin de quitter définitivement les crises postélectorales et les fractures sociales.
Pourquoi nous lançons cet appel :
- Le Président BEDIE est passé aux élections de 1995 et n’a pas trouvé utile de lancer la concertation sociale et politique et s’est retrouvé avec un coup d’état en 1999.
- Le chef d’état GUEHI Robert n’a pas pu écouter et cerner les vrais problèmes de la Côte d’Ivoire et a été chassé du pouvoir par la rue après des élections calamiteuses après avoir passé seulement 10 mois au pouvoir.
- Le président Gbagbo après avoir réussi le forum de réconciliation n’a pas eu le temps de rassurer par la mise en application des résolutions de ce forum et s’est retrouvé avec un coup d’état en septembre 2002 transformé en rébellion armée avec la partition du pays en deux.
- Qu’est ce qui nous est réservé avec le président Ouattara ?
Quelques soit l’issu de ces élections, nous lançons un appel à la concertation sociale et politique suivie de la mise en place de mesures vigoureuses afin de permettre à la Côte d’Ivoire de se réconcilier avec elle-même et retrouver la normalité démocratique qui passe selon nous par :
- La révision de la constitution ou allons à la 3eme république comme nous l’avons déjà demandé lors d’une précédente conférence de presse.
- Quittons le système politique où le président de la république est en réalité un roi avec tous les pouvoirs sans réel contrepouvoir depuis la première constitution jusqu’à la constitution de 2000 malgré des avancées théoriques que nous avons du mal à voir sur le terrain
- Choisissons un modèle démocratique qui prenne en compte la volonté réelle du peuple souverain, adapté à nos réalités culturelles et sociologiques avec de véritables contrepouvoirs.
- Choisissons un processus démocratique et un mode de choix de nos dirigeants qui ne souffrirait d’aucune contestation où la transparence est de mise depuis le début du processus jusqu’à sa fin.
QUE DIEU BENISSE LA COTE D’IVOIRE
POUR LE CONGRES DU PEUPLE POUR LE DEVELOPPEMENT ET LA LIBERTE
PRESIDENT REVEREND THEOPHILE SOKO WAZA
« notre constitution est maudite c’est pourquoi elle est source de crises. Il faut une concertation sociale et politique après les élections »