Par OBIANG N – Afrique Matin.Net
« La France est toujours du côté des dictateurs ». Voici le morceau craché, ce week-end par l’ancien Président Français lors de son discours à la Baule qui réunissait son parti invité à se prononcer sur l’actualité marquée, en grande partie, part la question des migrants. Nicolas Sarkozy a poursuivi son discours, sans qu’il ne soit interpellé par son service politique et celui de la communication sur l’information expulsée de sa bouche, ce qui laisse quelque peu perplexe quant aux commentaires faits sur le sujet par les médias qui nous parle de « LAPSUS ».
Ce n’est pas parce que le lapsus n’existe pas mais nous avons l’impression qu’il y a une volonté manifeste de banaliser une information de premier rang alors qu’il est vérifié que le lapsus est généralement l’extériorisation involontaire d’une chose vraie. Selon Freud, parfois, nous disons une chose alors que ce n’est pas ce que nous voulions dire. Le lapsus est donc un glissement subconscient par lequel des mots prononcés par inadvertance reflètent et révèlent la vraie pensée ou la véritable intention de la personne.
Par exemple, une personne déclare « nous avons vraiment travaillé très dur sur ce projet, et il nous a fallu toute la nuit pour le copier » alors qu’elle voulait dire « il nous a fallu toute la nuit pour le terminer ». C’est pourquoi, en Afrique, un dicton bien célèbre dit ceci:« C’est ce qui sort de la bouche du crapaud qui est glacé »
A partir de cette explication du terme, nous avons bien peur que ce soit la vérité parce que le lapsus est vérité.
Une telle information aussi capitale issue de celui qui a porté la rênes du 4è pays le plus puissant du monde est à prendre au sérieux même si les médias internationaux semblent la banaliser, parce qu’elle contribue davantage à comprendre les rapports de la France avec les autres.
République indivisible, laïque, démocratique et sociale assurant l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion, la France, dit Sarkozy, «est toujours du côté des dictateurs». Or Fondamentalement, une dictature est l’opposée de la démocratie. Le dictateur, c’est un tyran, une personne qui, à la tête d’un État, détient tous les pouvoirs, les exerçant sans contrôle et de façon autoritaire, autocrate, qui impose son point de vue et sa manière de vivre aux autres. Il est parfois très violent et cruel parce qu’il a besoin d’obtenir ce qu’il veut. S’il y a lieu de faire un raisonnement par syllogisme, à partir de cette déclaration, on dira par exemple: « si la France est toujours du côté des dictateurs, X est un dictateur, alors la France est avec X ». Ce qui revient à dire que si la France n’est pas avec tel ou tel président, c’est parce qu’il est démocrate et bon pour son peuple. L’ancien président Mozambicain, Samora Machel ne disait-il pas « Le jour où vous entendrez les blancs bien parler de moi, ce jour-là, ne partagez plus vos secrets avec moi, parce que cela voudra dire que je vous ai déjà trahis »?
Les mots sont lâchés mais leur pertinence consiste à présent à savoir pourquoi la France choisit-elle d’être toujours avec les dictateurs?
