Interview inédite/ Bella Nika artiste ivoirienne: « Le don m’est venu lorsque j’ai perdu mes trois parents : ma mère, ma sœur et ma première fille », « C’est moi qui ai valorisé l’Adjemlè »

Par Gnéninhou Pacôme – Stagiaire – Afrique Matin.Net
En Prélude au lancement de son nouvel album, le journal panafricain afriquematin.net reçoit l’artiste Bella Nika.
Bonjour Bella NIKA, vous avez disparu des écrans depuis un bon moment déjà, comment  allez vous ?
Je  suis en pleine forme, je vais très bien. Je sais que ça ne fait pas aussi longtemps comme vous le dites. Mais ma petite absence est due au fait que je suis en studio. Je travaille et cela demande assez de concentration. Je travaille, je travaille dur pour revenir en force. Kakamoka revient en force.
Pouvez-vous nous dire comment votre œuvre précédente  avez été accueillie sur le marché ?
Il faut dire que les gens l‘ont beaucoup appréciée mais personnellement je ne suis pas satisfaite car je veux faire mieux.  L’album précédent était bon, mais il n’y a pas eu de promotion car je voyageais beaucoup je n’étais pas en place. Comme je travaille sur fonds propres en m’autoproduisant, et vu mes nombreux déplacements, la promo à raté. Aussi, j’ai fait des tournées à l’intérieur de la Côte d’Ivoire et je suis allée au BENIN.  Tous mes fans réclamaient la seconde version du kakamoka et j’y travaille pour mon grand retour et j’espère que les fans vont aimer.
Nous avons aussi appris que voulez arrêter la musique. Que s’est –il passé?
Je n’ai jamais dit ça. J’ai toujours dit que, maintenant que j’ai fini de faire mes enfants, je compte désormais me consacrer entièrement à ma carrière musicale. Je n’ai jamais dit que je voulais tout arrêter. Je suis au studio actuellement, je travaille dur pour faire plaisir à mes fans. On ne fait pas la musique uniquement pour un groupe ethnique mais pour tout  le monde. Je travaille pour faire plaisir à tout le monde, Baoulé, Bété, Dioula, yacouba, tout le monde et cela demande assez de réflexion et de concentration. Je n’ai jamais voulu arrêter la musique.
Bella Nika n’aime pas s’approcher des autres artistes. Est-ce vrai ?
Non pas du tout. J’ai de très bonnes relations avec les autres, nous avons de bons rapports. Moi j’aime tout le monde et lorsqu’on se voit certains m’appellent maman. A part les Amani johny, N’GUESS BON Sens, SIDONIE les autres m’appellent maman. Ils n’y a vraiment pas de problème.
 Pourquoi vivez-vous cachée alors ?
En fait je n’aime pas trop les tapages. Le plus important c’est le travail bien fait. Il faut faire un travail que tout le monde aime. Ça ne sert à rien de faire beaucoup de bruit pour rien, il faut travailler et seul le travail paye.
Pouvons-nous savoir comment Bella Nika est arrivée à la musique ?
Je suis issue d’une famille de chanteurs. Ma mère chantait, ma sœur aussi. Mais pour moi la musique est un don de DIEU, je dirai même que c’est  un miracle. Je ne chantais pas lorsque j’étais enfant ou même adolescente. Mais tout a véritablement commencé lorsque j’ai perdu mes trois parents : ma mère, ma sœur et ma première fille. Les trois sont décédés dans la même période. Cela a été un coup dur pour moi. C’est juste après que j’ai commencé à chanter sans savoir réellement d’où venait mon inspiration. Elle est venue toute seule. Celle qui chantait, c’est elle qui est décédée donc certainement c’est elle qui m’a transmis son art. Dans tous les cas c’est quelque chose que je ne peux expliquer.
En 2002, je dormais lorsque j’ai eu une inspiration qui m’a permis d’enregistrer ma première oeuvre musicale que je n’ai pas voulu diffuser. Mais c’est en 2003 que la nécessite de le faire, afin que ça serve aux autres, m’a animé.
Il fallait que je fasse sortir ce produit pour que tout le monde entende au lieu de me limiter aux funérailles. J’ai donc décidé de faire profiter à tout le monde. C’est pour cette raison que j’ai sorti en 2005 Adjemlè qui est une dance traditionnelle qui se dance dans les villages mais qui n’était pas connue. Vu que Jimmy Hyacinthe  a pris le Goli pour en faire une musique tradimoderne et Antoinnette  KONAN ayant fait de même avec le Ahoko, je me suis dit pourquoi pas l’Adjemlè. Donc c’est ainsi que j’ai fait sortir Adjemlè et tout le monde a aimé et aujourd’hui tout le monde en parle. Il faut que les gens reconnaissent que c’est  moi qui ai valorisé l’Adjemlè et qui l’ai fait connaitre. Il faut qu’on remette à César ce qui appartient à CESAR.
Parlez-nous de votre nouvel album que vous venez d’enregistrer. Combien de titres comporte t-il, qui en est l’arrangeur  et quels sont les principaux  thèmes ?
Le nouvel album s’intitule «  KAKAMOKA » il comporte six (6) titres . il a été arrangé par SAMI Dollar. Dans ce nouvel opus, je parle du Adjemlé qui est arrivé à Abidjan et qui s’est exporté en Europe. Aussi je parle de kakamoka. Au début j’ai parlé de beauté mais tout le monde réclame kakamoka, donc c’est la nouvelle version de kakamoka. Pour dire  aux femmes quelque soit le temps que leurs maris passent dehors, elles doivent les respecter,  rester soumises et bien s’occuper d’eux. Parce que lorsque vous quittez un homme parce qu’il ne reste pas à la maison, vous ne sais pas ce que vous allez croiser devant  car tous les hommes ont le même père et la même mère. Ce  n’est donc  pas la solution. Mais le plus important c’est de trouver une stratégie pour le maintenir à la maison en lui donnant ce qu’il cherche dehors. Quand un homme rentre chez lui, il doit être à l’aise et sa femme doit bien s’occuper de lui en lui donnant ce qu’il aime. Devant le maire tu es « kalé » et derrière le maire tu  es « kalé » aussi. Donc je conseille aux femmes de rester dans leur foyer quelque soit les difficultés et demande aussi aux hommes de bien prendre soin de leurs femmes et les aimer.
Avec ce nouvel album quels objectifs voulez-vous atteindre ?
Comme je l’ai dit tantôt l’album précédent n’a pas eu assez de succès parce que je n’étais pas en place pour faire  la promotion. Mais pour ce nouvel album je suis entièrement à la disposition de mes fans.  Je compte faire la promotion sur toute l’étendue du territoire Ivoirien. Je souhaite  faire aussi des tournées dans la sous région et  m’exporter en Europe et aux USA. Ce sont quatorze titres et je compte faire la promotion sur une longue période avant d’entrer encore au studio.
Que pensez vous aujourd’hui de la musique Ivoirienne avec l’avènement des DJ? croyez-vous que la musique tradi-moderne a toujours sa place ?
Oui la musique tradi-moderne a toujours sa place parce que ce sont nos racines et cela ne peut pas disparaître du jour au lendemain. Au contraire le coupé décalé est aujourd’hui un moyen pour faire la promotion de la musique tradi-moderne.  Dans mon nouvel album je réserve une grande surprise à mes fans car  moi aussi je suis un DJ. j’ai fait  toute une variété. J’ai fait une chanson en style coupé décalé et d’autres en français. Je me dis qu’un bon artiste doit être pour toutes les générations donc j’ai fait toute une variété pour  le plaisir de mes fans.
Quels sont vos projets pour cette année ?
Mon objectif principal est de faire d’abord  des tournées partout en Cote d’Ivoire dans toutes les grandes villes.  Ensuite dans la sous région. Et enfin j’envisage faire des tournées  en Europe et en Amérique par la grâce de Dieu.
Nous sommes au terme de cet  entretien votre mot de fin à l’endroit de vos fans et la Côte d’Ivoire.
D’abord je demande à tous mes fans de se mobiliser pour accueillir mon nouvel album qui sera dans tous les points de vente dès le six (6) mai 2018. Et je compte sur leur soutien pour que cette nouvelle œuvre soit un grand  succès. Le samedi 11 août 2018 j’ai ma dédicace au maquis Siablé à yopougon. Je demande à tous mes fans, aux cadres de ma région, à tous  ceux qui aiment BELLA Nika, à tous les mélomanes, tous ceux qui aiment la musique tradi-moderne de se mobiliser pour le 11 août car je leur réserve une grande surprise. Cette cérémonie a pour parrain artistique N’GUESS Bon Sens et marraine artistique AFFOU Keita. Venez fêter avec  BELLA Nika le grand retour de kakamoka. Que DIEU bénisse le Cote d’Ivoire, vive la musique Ivoirienne !
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