Ce sont des échanges téléphoniques de 43 secondes. Au cours desquelles, Jean Ping, candidat aux élections présidentielles au Gabon, donne des instructions à Mamadi Diané, ivoirien, conseiller spécial du président de la république de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. A la réponse de « oui j’ai reçu le papier je vais l’envoyer » de Mamadi Diané à Jean Ping, le candidat Gabonais coupe court et affirme : « Non, non, il y a autre chose, plus important. Il faut que tu réussisses à avoir deux ou trois personnes de la commission électorale qui disent qu’il y a trop de tripatouillages et qui démissionnent ». Et Ping de poursuivre. « Tu comprends, ça va mettre la pagaille totale. Si on peut faire ça ce soir (lundi, veille de la proclamation des résultats, ndlr), ça va être extraordinaire ». Des instructions que Mamadi Diané accepte d’appliquer en répondant par « Ok merci ».
Des écoutes téléphoniques qui sont largement relayés sur les réseaux sociaux et qui mettent en mal les relations fraternelles entre la Côte d’Ivoire et le Gabon. Une situation qui a amené le président Ouattara de démettre Mamadi Diané, accusé d’ingérence et d’actes de déstabilisation du Gabon. « Suite aux informations relatives à l’ingérence de Monsieur Mamadi Diané dans le processus électoral de la République sœur du Gabon, il est mis fin à ses fonctions de Conseiller Spécial à la Présidence de la République de Côte d’Ivoire, à compter de ce jour », peut-on lire dans le communiqué dont nous détenons une copie.
Pour certains politologues, cette histoire du conseiller Mamadi Diané dans un complot avec Ping, serait une histoire de complot dans un complot pour arracher à Ping, sa victoire qu’il a gagnée dans les urnes.
Pendant que les ivoiriens spéculent sur cette « tentative de déstabilisation d’un pays frère », les Gabonais eux, attendent la publication des résultats des élections présidentielles dans une atmosphère électrique.
Célikpa De Sylva Djeckou
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