Gilles Platret (LR) : « Amener la religion dans le service public, c’est amener le conflit »
Gilles Platret (maire LR de Chalons-sur-Saône) était ce mardi l’invité de Sud Radio. Celui qui est également président du groupe Laïcité de l’AMF est bien évidemment revenu sur la décision du tribunal administratif de Dijon qui a annulé la suppression des repas sans porcs dans les cantines scolaires de sa commune.
Désavoué par le tribunal administratif de Dijon qui a décidé d’annuler la suppression des repas de substitution sans porc, en vigueur depuis 2015 dans les cantines scolaires de sa commune, le maire LR de Chalon-sur-Saône Gilles Platret a tenu à défendre son point de vue au micro de Sud Radio.
Un risque de « fichage religieux » et de « regroupements confessionnels »
Réfutant les accusations de « croisade contre une religion« , l’élu républicain a tout d’abord justifié l’instauration d’une telle mesure en se référant au concept républicain du service public. « On a considéré que le fait qu’une prescription religieuse, en l’occurrence ici un interdit alimentaire, puisse conditionner le fonctionnement du service public n’était pas conforme à l’idée de neutralité que nous voulons« , a-t-il ainsi déclaré, précisant qu’il allait faire appel de la décision de justice.
Gilles Platret affirme en outre qu’il y avait « deux difficultés » au départ. D’abord « le fait que pour organiser ces plats avec 2 000 élèves à servir tous les jours dans les cantines« , il fallait « un fichage préalable des familles pour savoir qui mange et qui ne mange pas de porc« . Un « fichage religieux » inconcevable à ses yeux et qui n’est donc « pas autorisé par la loi » Deuxième problématique qu’il a pu constater, le risque communautaire car « vous avez des regroupements confessionnels par table » puisque « les enfants, pour faciliter le service, se mettent eux-mêmes ensemble quand ils ne mangent pas de porc et mangent un repas de substitution« . Une situation qui n’est « pas acceptable sur le plan social » et qui ne représente « pas la vision que l’on peut avoir de la société« , selon lui.
Et l’intéressé d’affirmer haut et fort qu’il souhaite « que tous les enfants se retrouvent dans un espace de neutralité en laissant leur conviction religieuse au vestiaire« , car « amener la religion dans le service public » revient à « amener la différenciation, le conflit et ça finit toujours mal« .
Source : sudradio.fr