Par Haidmond Kaunan-afriquematin.net
Des jeunes gens se voulant intouchables règnent en maîtres absolus dans les gares routières d’Abidjan sous l’œil complice des responsables de ces espaces. Ils dressent des barricades dont la traversée est payante à l’image des ponts à péage dans le but de ne pas faciliter l’accès des taxis qui s’y rendent en quête de passagers. Un autre empire dans un empire puisqu’ils ne se sentent pas concernés par les lois de la République.
De retour de voyages, les passagers des autocars éprouvent d’énormes difficultés pour se trouver un taxi en vue d’évacuer les bagages. Et ce, d’autant plus que tous le taximen ne sont pas contents de payer ces frais pour traversées. Il faut souvent passer des heures avec ses bagages si la compagnie que vous empruntez se trouvent à l’intérieur de la gare où règnent ces intouchables.
« C’est mon territoire », revendiquent ces jeunes gens, quotidiennement sous l’effet des stupéfiants, que ces gares de Yopougon, d’Adjamé ont vu naître. On assiste régulièrement à des disputes entre conducteurs et ces badauds, mais régulièrement entre les passagers qui n’ont pas accès à des taxis pour évacuer leurs restes et ces jeunes en rupture sociale. On se souvient qu’une femme revenant de l’intérieur du pays avec assez de bagages a été obligée de payer la somme de deux milles francs(2000) contre son gré à un maître du territoire. A l’insécurité, la délinquance, le vol, le banditisme et surtout l’insalubrité qui règnent dans ces gares – vient de s’ajouter ce nouveau fléau. Et ce qui est triste de constater c’est que plus aucun agent de police et de gendarmerie ne s’y aventurent pour assurer la sécurité des routiers et des passagers. C’est l’occasion d’interpeller le haut conseil des transports sur cette anarchie d’autres siècles.
