Filière café-cacao : L’Etat ignorait-il les spéculations des petits exportateurs ?

Les chutes des  cours mondiaux  du cacao continuent de plomber la filière. Même l’audit diligenté par l’Etat n’est pas suffisant pour calmer la colère des paysans. Les responsables nommés – pour réguler la filière ne sont de toute évidence pas exempte de reproches.

Comment les indices d’une hausse de la production ont-ils pu échapper, et au gouvernement, et aux exportateurs, dont la fébrilité est manifeste quand il s’agit de  parier sur les cours des fèves ? La sentence sur les producteurs est implacable et les cours du cacao n’ont fait que chuter sur les marchés mondiaux à cause de la surproduction, notamment nationale. Les petits exportateurs qui avaient spéculé sur la hausse mondiale des cours ne sont plus à même de faire face au prix national fixé par l’autorité national. Ceux-ci, journellement en contact avec les producteurs, n’ont-ils pas eu vent d’une augmentation de la production qui aurait pu engendrer le scénario actuel ?

Le gouvernement, qui n’est pas sans reproche dans cette affaire, s’est-il  laissé piéger par les petits exportateurs ? La Côte d’Ivoire qui est l’un des plus grands producteurs en la matière n’avait-t-elle pas les moyens de contrôler en amont et en aval pour éviter pareil situation ?  Où est donc le fonds de garanti qui devait servir à réguler le marché ? Il y a, somme toute, anguille sous roche pour le plus grand désespoir des producteurs.