Elèves policières radiées: le journal Afrique Matin écrit au Ministre Sidiki Diakité.

Par Léon SAKI – DP du journal Afrique Matin.Net 

Monsieur le Ministre, une vidéo dans laquelle des jeunes filles élèves policières s’adonnaient à des scènes verbalement obscènes a fait le tour du web, mettant en péril l’éthique et la déontologie du noble métier du corps de police. Votre réaction toute aussi immédiate leur a valu la radiation. Aujourd’hui, tous ceux qui avaient regretté et dénoncé les agissements de ces élèves sont sous le choc après l’annonce de leur radiation. C’est dire que votre réaction est allée au de-là de l’espérance. Pour l’ancien président de l’UNJCI, Amos Béonaho que je me permets de citer ici, « la sanction de radiation des filles élèves flics ou policières stagiaires est excessive et doit être revue .

Sinon on finira par parler d’injustice là où il suffisait d’une sanction disciplinaire de premier degré ». Vous comprenez, monsieur le Ministre, comment de bourreau ces jeunes filles sont passées en victimes, tout simplement parce que la vie nous invite parfois à faire preuve de délicatesse et de pardon en toute circonstance raison pour laquelle on parle d’avertissement et la suspension avant d’atteindre l’extrême: la radiation. La bible nous enseigne que « celui qui n’a jamais péché jette la première pierre », et personne n’a eu à lancer la toute petite pierre parce que chacun a sa petite expérience avec le péché. Aux Etats-unis, en décembre 2015, des élèves d’une académie militaires qui s’étaient encagoulés dans une tenue du Ku Klux Klan avaient été suspendus et non radiés.

Une classe du lycée militaire d’Autun a imaginé, filmé et diffusé un Harlem shake dans une chambre du lycée en mars 2013. La vidéo diffusée sur You Tube a fait le Buzz sur Facebook et la direction militaire dirigée par le chef de corps, le Colonel Desroches a exigé le retrait de la vidéo. Les élèves ont été sanctionnés sans être exclus. Monsieur le Ministre, tous ces exemples montre l’état d’esprit des élèves qui se ressemble d’un pays à un autre. Si dans ces écoles les élèves n’ont pas été exclus pourquoi le sont-ils chez nous? C’est bien durant ces formations que les élèves appelés à traquer les bandits parviennent parfois à tuer leur timidité, leur peur à travers des agissements virulents et choquants. Selon les dernières informations en notre possession, la réaction des filles a eu lieu lors d’un clash avec des élèves garçons. Pour toutes ces raisons, nous vous prions de revenir sur votre décision, dans un souci de pardon, de dialogue et de réconciliation comme vient de le démontrer le Président de la République à travers l’amnistie des prisonniers.

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