Délégation spéciale à la mairie du Plateau : le PDCI dénonce « une décision illégale » et déclare le préfet d’Abidjan hors-jeu

Par Jean Levry -Afriquematin

En conférence de presse ce vendredi 4 janvier 2019, à la maison du parti à Cocody (Abidjan), le Secrétaire exécutif du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), le Professeur Maurice Kacou Guikahué a haussé le ton pour exiger l’installation du conseil municipal élu le 13 octobre 2018 au  Plateau.

Il a jugé « illégale et inique » la décision prise par le ministre de l’intérieur le 31 janvier 2018 et mettant en place une délégation spéciale pour gérer la mairie du Plateau en lieu et place du maire élu avec 60,57 % des voix, le député  Jacques Ehouo.  « Le Pdci-Rda s’indigne et s’insurge contre cette décision illégale, inique qui ruine tous les sacrifices consentis par les ivoiriens pour l’avancée démocratique dans notre pays », s’est offusqué Maurice Kacou Guikahué.

Le secrétaire exécutif du Pdci a qualifié la gestion de la commune du plateau par un préfet de « recul démocratique de 39 ans en arrière », alors que, selon lui, rien ne justifie cette situation. « Que cherche-t-on au Plateau ? », s’est-il  interrogé.

Guikahué s’est voulu clair, le cas du plateau, selon lui, foule au pied les dispositions des lois qui régissent le fonctionnement des collectivités territoriales, en ce sens que les résultats des élections des conseillers municipaux du Plateau sont validés par la cour suprême et connus de toute la Côte d’Ivoire et de la communauté internationale et que les autorités piétinent la loi en refusant de procéder à leur installation. Ce qui est différent, a-t-il précisé, des cas de Port-Bouet et Bassam où  la Cour suprême examine encore les recours des candidats avant de valider les élections.

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Très remonté, le secrétaire exécutif du Pdci a déclaré que « la Côte d’Ivoire mérite mieux que ce qui lui est servi actuellement ».  C’est pourquoi, a-t-il prévenu, le PDCI se réserve le droit d’utiliser tous les moyens démocratiques et légaux afin que justice soit faite aux conseillers municipaux. Car, a-t-il indiqué, il ne s’agit pas d’une affaire de personne concernant uniquement  l’élu Pdci, Ehouo Jacques, « mais de l’installation d’un conseil municipal, émanation de la volonté des populations. »

Le préfet d’Abidjan hors-jeu !

« Depuis 39 ans, la Côte d’Ivoire a fait un bond prodigieux en s’affranchissant de la gestion des mairies par les préfets », souligne Guikahué. Du Coup, il joue totalement « hors-jeu » le préfet d’Abidjan, Tro Bi, qui, installé à la tête des délégations spéciales des mairies du Plateau et de Port-Bouet, justifie cette décision par le fait qu’on ne pouvait pas prolonger indéfiniment le mandant des conseils municipaux sortants.

Pour Guikahué, il  est hors-jeu parce que la loi a prévu les cas portant mise en place d’une délégation spéciale pour gérer la mairie et le cas du Plateau ne correspond à aucune des situations prévues par la loi. « Le préfet ne peut pas défendre l’indéfendable », a lâché le collaborateur de Bédié qui rappelle au Président de la République « qu’il se doit de protéger (tous les ivoiriens, ndlr) sans discrimination ».

Car, le Pdci se dit choqué que « le ministre de l’intérieur, agissant pour le compte du gouvernement et placé sous l’autorité du Président de la République, refuse d’appliquer la décision rendue par la chambre de la cour suprême, à savoir procéder à l’installation du nouveau conseil municipal du Plateau, comme le préconise la loi sur les collectivités territoriales ».

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Guikahué, pour finir, a demandé aux militants du Pdci de « ne céder pas aux provocations mais de rester sereins, vigilants, mobilisés et à l’écoute des mots d’ordre de la direction du parti ».