Daloa-Immigration clandestine/ Les résultats d’une étude réalisée par le Foscao-CI sont alarmants
Par Bernard N’dri-correspondant permanent/afriquematin.net
Une étude réalisée par le Forum des organisations de la société civile d’Afrique de l’Ouest, section Côte d’Ivoire (Foscao-CI) à laquelle plus d’une vingtaine de migrants de la capitale des Antilopes et d’Anyama de retour de leur expédition ont participé, a révélé que 80 à 90 % des migrants ivoiriens sont originaires du nord du pays, appartenant à la communauté Malinké. 50 % des acteurs ont fait l’école coranique, 45 % ont fréquenté l’école classique tandis que 5% ont fait l’école classique et coranique en même temps et l’âge des migrants varie entre 20 et 40 ans.
Cette annonce a été faite par Fahiraman Koné Rodrigue et Alex N’Goran, les deux consultants. C’est au cours de l’atelier de restitution des résultats de l’étude sur la migration clandestine dans les communes de Daloa et Anyama organisé le vendredi 22 septembre dernier, au Centre d’accueil diocésain (Cad) , sur le thème « migration irrégulière en Côte d’Ivoire : logiques sociales et stratégies des retournés ». Selon eux, la majorité des migrants partent de l’Afrique de l’Ouest et la Côte d’Ivoire est indexée comme un pays pourvoyeur des migrants clandestins « 75 % des migrants sont des ivoiriens et 15 % sont issus de la Cédéao, exerçant dans l’informel (mécanique commerce, menuiserie, maçonnerie, etc..) ont tous des responsabilités familiales. ». Des résultats recueillis, il est ressorti que les jeunes migrants ne sont pas tous originaires de la Côte d’Ivoire. Aussi, par manque de moyens financiers « ils n’ont pas de perspective au plan local », a-t-il fait remarqué.
Donnant les raisons de cette invasion vers l’Europe, un migrant a révélé que certains jeunes ont le sentiment que l’État n’est pas présent à leur côté, donc « le système est verrouillé», condamne-t-il. Autres raisons majeures, l’identité des migrants qui pour la plupart sont d’origine malinké. Ces derniers ont des responsabilités familiales précoces, « déjà jeunes, ils doivent faire face aux problèmes sociaux. Ils sont poussés à être productifs et quand, ils ne le sont pas, cela est vu comme un drame, car il faut honorer son père et sa mère à travers des moments de réjouissance», souligne l’un des consultant.
Précisant que les premiers qui ont migré envoient des ressources additionnelles à leurs parents et sont vus dans leur communauté comme des modèles de réussite sociale.
Le coordinateur du Foscao-CI, Drissa Soulama a confirmé que ce projet est porteur d’espoir dans la mesure où il va permettre à plus d’une trentaine de migrants de retour, de pouvoir s’insérer dans la vie active. « Au cours de notre enquête, nous avons pris en compte toutes leurs préoccupations pour en tenir compte dans leur formation qui va aboutir à leur réinsertion socioéconomique », a-t-il lancé comme appel. Il faut rappeler que cette rencontre a eu lieu en présence du préfet de région, préfet du département de Daloa, Bako Digbé Anatole-Privat et du 3ème adjoint au maire, Brice Zunon.