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Daloa célèbre la Journée nationale de l’arbre : un engagement collectif pour restaurer le couvert forestier ivoirien

Franck Elisé Bouabré, correspondant Afriquematin.net 

La Journée nationale de l’arbre, célébrée chaque 5 juillet en Côte d’Ivoire, est bien plus qu’un simple geste symbolique. Elle s’inscrit dans une dynamique urgente et stratégique de réhabilitation du couvert forestier ivoirien, gravement dégradé au fil des décennies. Cette année, à Daloa, la commémoration a été marquée par des actions concrètes et de vifs appels à l’engagement, lancés par les autorités forestières et locales.

La cérémonie officielle s’est tenue dans l’enceinte du séminaire catholique de Daloa. À cette occasion, le directeur régional des Eaux et Forêts du Haut-Sassandra et de la Marahoué, le colonel Tiapo Kouamé Félix, a exhorté les populations à s’impliquer activement dans la restauration des forêts. « Planter des arbres, c’est non seulement lutter contre la déforestation, mais aussi contribuer à la consolidation de la paix », a-t-il affirmé devant une assemblée composée de chefs de village, d’acteurs du secteur forestier et de responsables locaux.

L’enjeu est de taille : de 1960 à nos jours, la Côte d’Ivoire a vu son couvert forestier chuter de 90 % à seulement 9,2 % du territoire national. Une perte dramatique qui menace non seulement les écosystèmes, mais aussi les équilibres socio-économiques et climatiques du pays.

Pour joindre l’acte à la parole, les organisateurs ont procédé à une plantation symbolique de 5,5 hectares d’arbres au sein du séminaire. Les essences sélectionnées – fraké, djansang, teck et akajou de Bassam – ont été choisies pour leur croissance rapide et leurs multiples usages. Appréciés dans les domaines de la menuiserie, de la cosmétique ou encore de l’alimentation, ces arbres constituent une réponse à la fois environnementale et économique aux défis actuels.

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Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de préservation, de réhabilitation et d’extension du couvert forestier, promue à travers la Journée nationale de l’arbre depuis son instauration en 1983.

Au-delà de la plantation, les autorités forestières, à l’image du chef du cantonnement de Daloa, le capitaine Obré Oscar, ont insisté sur l’importance de l’adoption de pratiques durables. L’agroforesterie et la gestion raisonnée des ressources forestières sont présentées comme des solutions complémentaires pour endiguer l’appauvrissement des forêts. Ces approches permettent non seulement de préserver la biodiversité, mais également d’assurer des moyens de subsistance durables pour les communautés locales.

L’un des messages clés de cette journée est que la restauration des forêts peut devenir un vecteur de paix. Dans un contexte où l’accès aux ressources naturelles peut être source de tensions, reconstituer les forêts contribue à apaiser les conflits et à renforcer la cohésion sociale. Planter un arbre devient ainsi un acte porteur de sens : il s’agit de réconcilier l’homme avec son environnement, mais aussi avec ses semblables.

La lutte contre la déforestation ne saurait être gagnée sans une mobilisation collective. À Daloa, la Journée nationale de l’arbre a rappelé que chaque citoyen a un rôle à jouer, que ce soit en plantant un arbre, en sensibilisant son entourage ou en adoptant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.

Alors que la Côte d’Ivoire s’efforce de restaurer son patrimoine forestier, cette journée incarne un véritable symbole d’espoir. Elle montre que, malgré l’ampleur des pertes, il est encore possible d’inverser la tendance, à condition d’agir ensemble, avec détermination et persévérance.