Culture/L’Abissa 2020 célébrée dans un contexte particulier

Par Yann Dominique N’guessan/afriquematin.net

Label du quartier France de Bassam, l’Abissa a gardé sa force, tout en s’adaptant  aux circonstances. Cette puissance évènementielle que les dignitaires souhaitent que les générations futures perpétuent, n’est ni du folklore, mais qui a une densité, une profondeur, une capacité à traverser les époques, à traverser les épreuves parce qu’il y a une réalité. Et ce dimanche 25 octobre 2020, l’Abissa a été célébré dans un contexte particulier dicté par l’environnement, vu que la planète est soumise à la maladie à coronavirus.

Sa Majesté Tanoé Amon Désiré, Roi des Nzima kotoko a assisté les festivités de l’Abissa 2020 dans un contexte particulier (Photos crédits Dadzié Koffie)

Né au XVe siècle l’Abissa marque la nouvelle année pour la communauté Nzima Kotoko. Cette fête est aussi une invitation au pardon et à la réconciliation pour les Ivoiriens. Pour le président du comité d’organisation, Jean-Baptiste Amichia,  ce contexte particulier a été dicté par l’environnement, « il se trouve que les dignitaires, notamment la royauté, la notabilité avaient arrêté au mois de janvier, que cet événement se déroulerait du 11 au 25 octobre 2020 et vous êtes sans ignorer depuis le mois de mars, la Côte d’Ivoire a connu  cette crise sanitaire, donc, les dignitaires se sont réunis pour dire qu’il fallait protéger les populations et être en accord avec ce concept – qui est la protection de la vie », a-t-il fait savoir en présence de sa Majesté Tanoé Amon Désiré, Roi des Nzima Kotoko.

L’année 2020 ayant été  marquée par cette calamité, le Roi et les dignitaires ont manifesté leur volonté de perpétuer cette tradition afin de  permettre à la population  de célébrer et de rentrer dans la nouvelle année. Ainsi l’Abissa qui se déroulait sur une période de deux semaines, sinon trois, a vu écourter ses jours de jouissance  en cette journée du dimanche 25 octobre 2020.

LIRE AUSSI :   Musique/Roxy Olua, une voix pour servir Dieu

Cette randonnée  représente un évènement essentiel et culturel   pour la population de Grand Bassam, qui est à la fois festif, qui génère à minima plus d’une centaine de millions de Fcfa pendant sa célébration, ce qui représente un impact important dans le quotidien des personnes au plan économique.

Le président du comité d’organisation Jean-Baptiste Amichia a en présence du Roi, souligné que l’Abissa 2020 a été célébrée dans un contexte particulier dû à la pandémie à coronavirus
le Roi et les dignitaires ont manifesté leur volonté de perpétuer cette tradition afin de permettre à la population de célébrer et de rentrer dans la nouvelle année.

A en croire le flux de touristes, de participants et surtout le nombre de commerces qui fleurissent aux alentours des sites et qui sont d’un apport inestimable dans l’économie de la zone, le premier responsable de l’organisation Jean-Baptiste Amichia souhaite «…que cette édition 2020 permette de conjurer cette calamité pour que tous se retrouvent en bonne santé afin de permettre aux populations, à la fois de célébrer ce nouvel an. L’Abissa,  c’est aussi cette étape bilan, en somme une démocratie particulière qui permet de dire que pendant cette fête, il y a eu une certaine humilité qui a permis de dire un certain nombre de chose avec une élégance langagière. C’est un processus d’amélioration continue au sein de la communauté », a-t-il indiqué. L’aspiration des uns et des autres est que « l’année prochaine, l’Abissa s’organise dans toute sa plénitude », a-t-il conclu.