Côte d’Ivoire/ violence électorale: un air de déjà vu
Par Christiane Djahué – Afrique Matin.Net
En Côte d’Ivoire, les craintes d’une crise post-électorale se font de plus en plus vives. En effet, le rêve des Ivoiriens de voir se dérouler les élections municipales et régionales dans un climat apaisé, sans passion ni violences politiques ne s’est pas réalisé. Depuis l’ouverture de la campagne le 28 septembre dernier, jusqu’à la proclamation des résultats le 14 octobre, ont été observés dans plusieurs circonscriptions, des actes d’intimidation, d’agression et de brutalité ayant entraîné des morts. Au lendemain du scrutin, de nouvelles violences se signalent notamment à Issia, Lakota,Grand Bassam…
Un air de déjà vu Le 31 octobre 2010, trois personnalités finissent en tête du premier tour de l’élection présidentielle. Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié. Le dernier appelle ses électeurs à faire barrage à Laurent Gbagbo en votant pour l’actuel président de la république au second tour, le 28 novembre. Le 2 décembre, Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante (Cei), proclame Alassane Ouattara vainqueur de la présidentielle avec 54,10 % des voix contre 45,90 % pour Laurent Gbagbo, avec un taux de participation de 81,1 %. Il s’en suivra alors une série d’actes regrettables qui aboutiront à des événements dramatiques pour notre pays, en l’occurrence, le blocage du système financier, la mise aux arrêts et le gel des avoirs de Laurent Gbagbo son épouse et de dizaines de leurs proches, accusés de fraude électorale par leur adversaire, ainsi que plusieurs centaines de militants du Fpi, 3000 morts occasionnées par un conflit armé.
Et, fait inouï, un embargo sur les médicaments ! Aujourd’hui, Laurent Gbagbo est absent du territoire national. Son parti, le Fpi (l’aile la plus importante dirigée par Aboudramane Sangaré) ne participe pas au scrutin, puisqu’il dénonce depuis des années, l’inféodation de la Cei au pouvoir. Cependant, force est de constater que le pays est devenu depuis peu, le théâtre de violences nées des nombreuses irrégularités dans le scrutin du 13 octobre dernier, observées par l’opposition, la société civile et même certaines chancelleries.
Cette situation n’augure rien de bon pour les prochaines échéances électorales prévues en 2020. Pour éviter le scénario catastrophe vers lequel se dirige notre pays, il est indispensable de mettre vaille que vaille un terme à cette spirale de violence et de procéder urgemment à la réforme de la Cei, comme annoncé par le chef de l’Etat dans son discours à la nation du 6 août dernier.