Côte d’Ivoire-Procès d’un trafic international de cocaïne/Les aveux contradictoires de Miguel Devesa qui brouillent les pistes

Par Demoyé Kouassi/afriquematin.net

Le procès concernant le trafic international de cocaïne se poursuit en Côte d’Ivoire, avec des développements complexes. Les 20 individus et quatre entreprises inculpés pour leur implication dans ce trafic, arrêtés le 22 décembre 2023, ont de nouveau comparu devant le pôle pénal, économique et financier d’Abidjan le jeudi 15 février pour répondre de leurs actes.

L’affaire trouve son origine en avril 2022, lorsqu’une saisie record de deux tonnes de cocaïne a été réalisée à Abidjan et à San Pedro par les autorités policières. Cette saisie avait conduit à l’arrestation de plusieurs individus, y compris des hauts responsables de la marine et de la police.

Parmi les prévenus, Miguel Devesa, ancien policier espagnol installé à San Pedro depuis 2018, a avoué dès le début du procès. Selon ses déclarations, il aurait été recruté par des trafiquants colombiens. Devesa prétend avoir importé de la cocaïne depuis le Suriname par voie maritime, fournissant à chaque étape les noms des complices qui l’auraient aidé. Il aurait également mis en place deux sociétés fictives pour dissimuler ses activités. Pour l’instant, ses complices, également inculpés, nient toute implication, ajoutant ainsi une couche de complexité à cette affaire.

Cependant, des zones d’ombre persistent. Devesa a impliqué César Ouattara, un élu du conseil régional de San Pedro, comme étant l’un de ses collaborateurs de confiance. Selon Devesa, Ouattara aurait facilité ses activités dans le port, moyennant une somme de trois millions de FCFA pour le transport de la drogue entre San Pedro et Abidjan. Ouattara nie catégoriquement ces accusations, affirmant n’avoir jamais été en possession de cocaïne ni avoir reçu de paiement à cet effet.

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Au cours du procès, Devesa prend des notes alors que les prévenus font leurs dépositions, intervenant parfois pour apporter des clarifications ou souligner des contradictions, adoptant un ton didactique voire professoral. Cependant, malgré ses efforts, plusieurs confrontations ont échoué à clarifier les faits, laissant place à un débat confus et incertain.