Côte d'Ivoire : le procès de Laurent Gbagbo devant la CPI reporté au 28 janvier 2016
L’ouverture du procès pour crimes contre l’humanité de l’ex-président ivoirien Laurent Gagbo, prévue le 10 novembre, est reportée au 28 janvier, sur requête de la défense, afin de permettre aux juges d’examiner des rapports sur la santé de l’accusé.
Trois jours après la réélection d’Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire, le procès de Laurent Gbagbo, qui devait initialement débuter le 10 novembre devant la Cour pénale internationale (CPI), est de nouveau reporté au 28 janvier. Un délai qui permettra aux juges d’examiner des rapports sur la santé de l’ex-président ivoirien.
« L’objectif de l’examen médical ordonné était de faciliter le règlement de toutes questions relatives à l’aptitude de M. Gbagbo à participer au procès », a précisé la CPI dans un communiqué, indiquant que le report a été demandé par la défense.
Dans une décision de la CPI de 2012, deux experts avaient déterminé que M. Gbagbo n’était pas en état de suivre les procédures contre lui, mais la Cour avait jugé qu’il était « en état de participer aux procédures ».
Plus de 3 000 morts dans les violences
Charles Blé Goudé, l’ex-chef de milice de Laurent Gbagbo, sera jugé en même temps le 28 janvier. Ce dernier aurait été à la tête d’hommes ayant tué et violé des centaines de personnes, selon l’accusation, dans le but de maintenir l’ancien chef de l’État au pouvoir.
Les deux hommes, âgés de 70 et 43 ans, sont poursuivis pour leur rôle présumé dans la crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara à l’issue de la présidentielle de 2010. Des violences ont fait plus de 3 000 morts en cinq mois.
L’ancien président est accusé d’avoir fomenté une campagne de violences pour tenter, en vain, de conserver le pouvoir. Il est le premier ex-chef d’État livré à la CPI. Il est écroué à La Haye depuis 2011.
La CPI réclame également son épouse, mais Abidjan souhaite la poursuivre en Côte d’Ivoire. Simone Gbagbo a été condamnée, dans un premier procès contre elle, à 20 ans de prison pour son rôle dans la crise post-électorale.
AFP