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Côte d’Ivoire/Le modernisme reflète-t-il le développement ?

Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net

Nation dynamique de l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire a connu une transformation significative au cours des dernières décennies. Avec un taux de croissance économique impressionnant, la question du modernisme se pose. Est-ce que cette évolution fait réellement écho à un développement durable et inclusif ? Explorons ensemble les différentes facettes du modernisme dans ce pays et interrogeons-nous sa pertinence en tant que reflet du développement.

 La Côte d’Ivoire a longtemps été vue comme un modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest. À partir des années 1960, sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny, le pays a connu un développement économique marqué par l’agriculture, notamment la production de cacao et de café. Cependant, les crises politiques, polico-militaires successives des années 1999, 2000- 2002-2020 ont mis à mal cette prospérité, entraînant des défis socio-économiques.

Avec le retour à la paix en 2007 et des réformes politiques et économiques, le pays a amorcé une phase de modernisation rapide. Des investissements massifs ont été réalisés dans les infrastructures, l’éducation, et la santé.

Le développement en Côte d’Ivoire ne se limite pas à l’aspect matériel ; il inclut également des dimensions sociales.

Dans les grandes villes comme Abidjan, le modernisme se manifeste à travers l’architecture contemporaine. Des gratte-ciels, des centres commerciaux, et des infrastructures modernes émergent, symbolisant une époque nouvelle. Le projet de la Cité des affaires au Plateau ou encore le développement de nouveaux quartiers comme Cocody, Bingerville, Riviéra et atres reflètent cette volonté d’urbanisation moderne.

Ces projets attirent des investisseurs étrangers et stimulent l’économie locale, donc une attractivité économique. La modernisation des routes, des espaces publics, et des systèmes de transport a un impact direct sur la qualité de vie des habitants, donc une amélioration des infrastructures.

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Cependant, cette urbanisation rapide pose des problèmes, car une grande partie de la population vit encore dans des conditions précaires, avec des bidonvilles qui entourent les zones modernes. Ainsi, le contraste entre modernité et pauvreté est frappant, d’où des limites.

Le développement en Côte d’Ivoire ne se limite pas à l’aspect matériel ; il inclut également des dimensions sociales. La question de l’inclusion est primordiale dans la discussion sur le modernisme, donc une développement social et inclusif.

Les investissements dans l’éducation et la santé sont cruciaux pour garantir une croissance durable. Malgré des avancées, des disparités persistent, notamment entre les zones urbaines et rurales. La qualité de l’éducation et l’accès aux soins de santé demeurent des défis majeurs.

Le modernisme passe aussi par le progrès social, vu que les femmes jouent un rôle central dans l’économie ivoirienne, mais leur accès à des ressources et à des opportunités reste limité. Des programmes sont en place pour promouvoir l’égalité des sexes et renforcer l’autonomie des femmes, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires.

Les populations assistent impuissantes la destruction des  forêts.

Le développement moderne doit également prendre en compte la durabilité environnementale. Riche en biodiversité, le pays est confronté aux conséquences des activités économiques sur l’environnement, notamment la déforestation et la pollution.

Des initiatives émergent pour intégrer le développement durable dans le modèle économique. La promotion de l’agriculture biologique, le reboisement et l’utilisation des énergies renouvelables doivent être des exemples d’efforts. Malheureusement les populations assistent impuissantes à la destruction des forêts au grand bonheur des multinationales qui les exploitent impunément, avec zèle et mépris. Une situation qui engendre naturellement la grande masse de la déforestation.

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Pour ainsi dire, le modernisme en Côte d’Ivoire est un reflet de son développement, mais il révèle également des inégalités et des défis persistants. Pour que le système soit véritablement synonyme de progrès, il est crucial d’adopter une approche holistique qui englobe la dimension sociale, économique et environnementale.

Seule une vision inclusive garantira un développement équilibré et durable pour tous les Ivoiriens. En regardant vers l’avenir, la Côte d’Ivoire doit s’engager sur la voie du progrès tout en restant fidèle à ses valeurs et à son patrimoine culturel.