Conflits fonciers, expropriation des terres/Le V baoulé est-il dans l’œil du cyclone ?
Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net
Située dans la région du grand centre de la Côte d’Ivoire, les terres agricoles du V baoulé sont en danger d’expropriation, en particulier dans les communautés rurales qui représentent un enjeu complexe et souvent controversé.
L’expropriation des terres dans cette région du pays peut être menée pour des projets d’aménagement ou de développement, notamment des infrastructures, ce qui peut entrainer la perte de terres essentielles pour la substance des populations locales, créant ainsi un risque de marginalisation économique et sociale.
Les baoulés, qui sont l’un des peuples les plus importants de la Cote d’ivoire, sont traditionnellement agriculteurs et leur mode de vie dépend fortement de la terre. Si celles-ci leur sont expropriées sans compassassions adéquates, ou si les processus sont mal gérés, cela peut entrainer des tensions, des conflits fonciers et un affaiblissement de la cohésion communautaire.
Les risques incluent également des impacts environnementaux négatifs, comme la déforestation ou la dégradation des sols, si l’exploitation des terres expropriées n’est pas effectuée de manière durable.
Par ailleurs les conflits liés à ce fléau peuvent aussi entrainer une perte de patrimoine culturel et de savoir-faire traditionnel. La disparition des terres agricoles affecterait directement leur capacité à produire des cultures vivrières et de rente, ce qui entrainerait une insécurité alimentaire et une réduction des revenus.
Cette dépossession pourrait conduire à des déplacements forcés, poussant les baoulé à migrer davantage vers les villes ou d’autres régions, ce qui naturellement pourrait accroitre la pauvreté urbaine et les tensions sociales. Car leurs différents périmètres cultivables sont centraux à l’identité et aux traditions baoulé. Leur détérioration pourrait également entrainer une érosion culturelle, avec la disparition des pratiques et de savoirs traditionnels.
Elle pourrait notamment générer des conflits entre la communauté et ceux qui prennent leurs terres, ainsi qu’avec les autorités, exacerbant les tensions ethniques et politiques. Leurs pratiques agricoles traditionnelles sont souvent adaptées à son environnement et ces déplacements occasionneraient des pratiques moins durables.
En somme, la saisie des baoulé de leurs terres aurait des répercutions profondes sur leur bien-être économique ainsi que sur la stabilité régionale. Face donc à ce problème, il est crucial d’instaurer des mécanismes transparents, respectueux des droits fonciers locaux et de veiller à ce que les compensations offertes aux concernés soient équitables et adaptées à leurs besoins.
Un petit tour dans les régions et localités du centre notamment à Toumodi, Yamoussoukro, Bouaflé, Tiébissou et autres Bouaké, les nouveaux lotissements sont visibles en bordure de voies au détriment des espaces cultivables. Le V baoulé est-il donc dans l’œil du Cyclone?