Conflit foncier à Djorogobité 1 : La Chefferie d’Akouai-Santé et d’Akandjé Apportent des Clarifications

À la suite de la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux, dans laquelle la chefferie de Djorogobité 1 affirmait que les villages d’Akouai-Santé et d’Akandjé n’avaient aucun droit sur un lotissement datant de 1995, une conférence de presse s’est tenue ce vendredi 21 mars à Akandjé. Initiée par les chefs des villages d’Akouai-Santé, Adja Amani Steve, et d’Akandjé, Djadja Djadja Emmanuel, en présence de l’expert foncier Guidy Édouard, cette rencontre visait à clarifier la situation et à apporter des précisions sur les litiges fonciers dans cette zone.

Lors de son intervention, le chef du village d’Akouai-Santé, Adja Amani Steve, est revenu sur l’historique du litige. Selon lui, le lotissement a été réalisé en 1995 et le partage des terres officialisé en 1999 sous l’égide du chef du village d’Abobo-Baoulé.

« Le lotissement a été réalisé en 1995 et, en 1999, le chef du village d’Abobo-Baoulé a procédé au partage. Les documents officiels montrent clairement que le chef du village de Djorogobité 1 était présent et informé. Ce partage avait été approuvé par toutes les parties concernées », a-t-il déclaré.

D’après ses explications, la répartition des lots s’établissait comme suit :

  • 647 lots attribués à Djorogobité 1,
  • 527 lots à Abobo-Baoulé,
  • 150 lots à Akouai-Santé,
  • 150 lots à Akandjé.

« Chaque village a reçu sa part de manière équitable et en toute transparence, et le chef de Djorogobité 1 était parfaitement au courant », a insisté Adja Amani Steve.

Cependant, en 2017, le chef de Djorogobité 1, a contesté la répartition des lots, affirmant qu’il n’avait jamais été informé de l’attribution de terrains aux villages d’Akouai-Santé et d’Akandjé. Cette contestation a conduit la chefferie de Djorogobité 1 à saisir le Conseil d’État, qui aurait rendu un arrêté annulant la répartition initiale des terres. Face à cette décision, les villages d’Akouai-Santé et d’Akandjé ont entamé une procédure de révision de cet arrêté.

« C’est en 2017 que le chef de Djorogobité 1 s’étonne que nos villages aient reçu chacun 150 lots. Ils ont alors saisi le Conseil d’État sans nous en informer et ont obtenu un arrêté annulant cette répartition. Nous avons demandé une révision, qui est en cours. Pourtant, leur chef avait bel et bien signé les documents en 1999 », a martelé Adja Amani Steve.

L’expert foncier Guidy Édouard a, pour sa part, rappelé les origines des villages de Djorogobité 1 et 2 et a plaidé pour une résolution concertée de ce conflit. Il a souligné que la parcelle litigieuse, située dans la zone de la Palmeraie, couvre une superficie de 1 840 hectares 40 ares 00 centiares (18 404 000 m²) et qu’un procès-verbal établi le 17 avril 1930 atteste qu’elle appartient au village d’Akandjé. Selon lui, c’est sur cette parcelle que le village d’Abobo-Baoulé a installé les campements de Djorogobité 1 et 2. Ces derniers, après avoir reçu des arrêtés de nomination de chefs, ont par la suite acquis le statut de villages officiels.

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Cette affaire illustre les tensions récurrentes autour de la gestion foncière et la nécessité d’une meilleure concertation entre les parties concernées. En attendant la révision de l’arrêté du Conseil d’État, les autorités villageoises d’Akouai-Santé et d’Akandjé espèrent une issue conforme aux documents historiques du lotissement.