Par Brou François/afriquematin.net
Selon un historien « faire vivre le souvenir est devenu une valeur en soi et les revendications mémorielles composent un nouveau droit humain » ». La mémoire étant devenue une valeur cardinale du monde contemporain et considérée comme un marqueur démocratique, le Pdci-Rda vient de faire sienne cette assertion. 1946-2016, 70ans d’existence, c’est un souvenir. 
Repartis sur leur base initiale, à l’Etoile du Sud, ce lieu mythique, situé à Treichville, les militants de ce parti n’ont pas boudé leur plaisir le samedi 11 avril dernier pour une randonnée. Et pour cause, la commémoration des noces de platine de leur formation politique. Militants(es) des années de braises, militants(es) d’après les indépendances, militants(es) d’après le multipartisme, sympathisants(es) tous, en leur qualité et grades, ont répondu présents, à l’appel de leur chef, Aimé Henri Konan Bédié. La présence en cet endroit a donné l’opportunité aux adeptes de ce parti d’écouter, d’entendre et de comprendre son percept. 
De François Albert Amichia en passant par Akossi Bendjo, Maurice Kacou Guikahué, Ahoua Touré, que de rappels et de souvenirs évoqués. Au nom de plusieurs partis frères, le PN, (Niger), le PDG (Guinée), l’ADF (Burkina Faso), l’UM (Mali), représentés par le Professeur Boca Diarra, président de l’Urda, il a exprimé sa joie de se retrouver encore une fois « après des années à cette place de l’Etoile du Sud à Treichville »,
fait-il rappelé. S’adressant à ses coreligionnaires, le Président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié a ajouté en substance que joie et fierté étaient pour lui de retrouver certains compagnons « de ce grand parti libérateur et honneur à tous nos pionniers qui ont porté haut le flambeau de ce parti de 1946 à ce jour ». Une allégresse qu’il a partagé avec humilité « de participer avec vous, au 70ème anniversaire de la création du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire , le Pdci-Rda, ici même à l’Etoile du Sud le 9 avril 1946 , issu du Syndicat agricole africain qui fut créer pour soutenir la candidature de Félix Houphouët- Boigny à l’Assemblée constituante française », a-t-il rappelé. Retraçant le parcours du Pdci-Rda, il a tenu à révélé « qu’ à son 2ème congrès ordinaire, tenu en 1949, le Pdci se transforma en Pdci-Rda, en devenant une section du grand mouvement d’émancipation des peuples africains, 
créer également en 1946 au bord du Niger, à Bamako, le Rassemblement démocratique africain, le Rda ». Ayant pris part à la libération de son pays, Bédié dira : « le Pdci-Rda amènera la Côte d’Ivoire à l’indépendance et fera de ce pays, une nation moderne, un pays dont le développement a surpris les Ivoiriens eux-mêmes et aussi les observateurs du monde entier ». Démontrant les qualités de son parti, il a ajouté que « le Pdci-Rda est un grand parti, un parti fort, un parti rassembleur, un parti de dialogue, un parti ouvert qui a su fédérer les énergies, autour des valeurs que sont la paix, l’union des cœurs et des esprits et surtout le dialogue « l’arme des forts ».
De cette longévité, il a clarifié que malgré les turbulences qu’il a connues surprend, en Afrique et même dans le monde. Il y a peu de formations politiques en effet qui peuvent se targuer d’un parcours semblable à celui du PDCI -RDA. C’est la raison pour laquelle, Mesdames et Messieurs, Chers militantes et Militants, je veux rendre ici, un hommage appuyé à Félix Houphouët-Boigny, l’incomparable, le bâtisseur et le socle du PDCI- RDA.
Je veux également rendre hommage à tous nos pionniers qui sont restés constants dans leur lutte pour donner à la Côte d’Ivoire, ce parti d’avant-garde dont nous sommes tous fiers ! Je veux saluer et rendre hommage aussi aux différentes générations de militants qui se sont engagés dans ce parti pour en faire le flambeau de la lutte émancipatrice non seulement de la Côte d’Ivoire, mais aussi, de l’ensemble des peuples africains. Militantes et Militants, la traversée a été longue et difficile après la perte du pouvoir d’Etat. Nous avons pleuré bien des nôtres qui sont tombés sous les balles assassines de dictateurs plus meurtriers que celles des colons.
C’est pour cela que nous ne voulons pas et ne pouvons pas brader le PDCI-RDA comme beaucoup l’ont pensé. Nous devons donc aller à la cohésion avec ceux des nôtres qui nous ont quitté pour des raisons diverses. Soixante-dix ans, c’est l’âge de la sagesse. Il nous faut ramener dans la maison du père les frères qui en étaient partis. Nous y tenons ! Nous avons le devoir, en tant qu’aîné, de ramener les enfants dispersés du père, sans toutefois nous renier.
C’est la raison d’être du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix(RHDP), Groupement Politique qui nous a valu une victoire nette et sans bavure lors de l’élection présidentielle d’octobre dernier. Nous sommes déterminés à aller de l’avant en nous engageant dans un processus de création d’un Parti Unifié. Consolidons donc le RHDP qui nous vivifie, qui nous enrichit, qui protège le pays d’Houphouët-Boigny et qui est seul capable de nous éviter d’autres mésaventures ! 
Nous voulons rendre un hommage particulier à nos pionnières et à nos intrépides amazones. Nous avons réservé une journée toute entière, à nos femmes, conduites par l’Union des Femmes du PDCI à Grand Bassam où elles iront sur les traces de leurs aînées, rappeler la marche historique des femmes sur Grand-Bassam pour exiger la libération des prisonniers politiques du PDCI de l’époque. Nous appelons nos jeunes à s’approprier les valeurs du PDCI, et nous n’attendons pas moins de notre jeunesse, convaincu qu’aux « âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années ». Cette célébration n’est que la constance des militants de ce parti. Léopoldine Tiézan Coffie, qui a été élevée au grade de commandeur, a en sa qualité de première présidente de l’Ufpdci a indiqué 
« qu’au cours de la reforme du 1er octobre jusqu’ au 25 octobre 1990, le président Félix Houphouët-Boigny a décidé de reformuler l’organisation des femmes du Pdci-Rda qui au départ se nommait Association des Femmes Ivoiriennes (AFI) qui avait plutôt une vocation sociale et qui devait être renforcée dans le cadre du multipartisme à une vocation plus politique. Et donc, j’ai eu le privilège d’être élue la première présidente de cette organisation qui est l’Ufpdci. Aujourd’hui, 70 ans du Pdci-Rda, je suis fière d’appartenir à ce parti qui a beaucoup d’acquis, qui a formé la Côte d’Ivoire moderne, qui a formé des cadres et des hauts cadres.
Et à partir de cette formation politique, plusieurs autres partis, se sont crées et nous sommes ensembles pour célébrer cette organisation créée par Félix Houphouët-Boigny, le père de la nation ». Le directeur général de l’Administration Djédri N’goran a soutenu que « les 70 ans que nous célébrons n’est pas fortuits. Le Pdci que nous a légué son père fondateur, le président Félix Houphouët-Boigny doit poursuivre sa route vers la reconquête du pouvoir. Et il n’y a que seul, ce parti qui peut apporter le mieux-être aux Ivoiriens ». Pour le député Konan Yoboué de Sakassou « 70 ans, c’est bien un anniversaire et c’est l’âge de la sagesse. Le thème de la cérémonie, c’est » Rassemblement et Renaissance ». C’est l’occasion de faire une communication publique qui donne des informations, qui donne une éducation, qui donne un enseignement à tous les militants. C’est vraiment le point de départ de la flamme et la foi du Pdci-Rda pour qu’il soit débout pour reconquérir le pouvoir d’Etat. Nous avons les arguments et il suffit de les coordonner, et avec les structures qui sont mises en place, je pense que nous sommes prêts à aller à la victoire du Pdci-Rda en l’an 2020 »,
a-t-il noté. Soulignons que les activités de cette célébration qui ont débuté ce samedi 9 avril, se poursuivront le 13 avril avec la journée des anciens à la maison du parti à Cocody, le 16 avril, la politesse sera rendue aux femmes au stade de Grand-Bassam, le 20 avril, pour les jeunes. Et du 21 au 22 avril se tiendra un séminaire de formation au profit des cadres à Yamoussoukro, suivi d’un pèlerinage sur les terres du père fondateur le 23 avril. La journée des élus est prévue pour le 29 colorée par des manifestations éclatées à l’intérieur du pays. Un diner-gala très festif marquera le clou de cet évènement historique le samedi 30 avril. Au terme de cette cérémonie vingt et une (21) personnes ont été élevées au grade de grade d’officier et trois (3) dames au grade de commandeur.
